Comprendre les enjeux de la COP 21

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Les négociations climat— : La COP 21, C’est quoi et pour quoi ?— Quel rôle de la société civile ? La COP 21 en Novembre décembre 2015 sera la 21eme conférence ministérielle sur la Convention Climat. Enjeux.

Pour préparer la Conférence Paris Climat 2015 (COP 21) qui devrait déboucher sur un accord contraignant visant à maintenir le réchauffement global de la planète sous les 2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, les membres de la Convention de l’ONU sur le climat se sont engagées à préciser et quantifier leurs efforts et objectifs en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre pour après 2020.

Mais alors que les pays doivent faire face à plus en plus de cyclones destructeurs,
seuls 17% des pays du monde ont déclaré leurs engagements pour la COP21.
Pour les pays industrialisés, la date butoir était le 31 mars. Sur les 195 pays ou parties de la convention climat, seuls 33 ont à ce jour annoncé leur contribution en temps et en heure. Parmi les bons élèves : la Suisse, l’Union européenne, la Norvège et le Mexique. Les Etats-Unis (2e plus gros émetteur derrière la Chine) et la Russie (5e derrière l’Union européenne et l’Inde) l’ont communiquée mardi in extremis.
En revanche, des pays très émetteurs de gaz à effet de serre, comme la Chine (plus de 25% des émissions), le Japon, le Brésil, le Canada et l’Australie, n’ont pas respecté l’échéance.
L’annonce d’un objectif climatique par les pays implique notamment de prévoir la transition énergétique vers des énergies non émettrices de CO2. C’est une démarche complexe qui nécessite un exercice de prospective économique et technologique, que les pays doivent planifier en termes de coûts et d’investissements. Et tous n’ont pas ces capacités. D’où la nécessité de mécanismes de solidarité notamment via des transferts de technologie.
Cela implique surtout de ne plus subventionner les investissements émetteurs de C02 ! L’extraction,le retraitement et l’utilisation des énergies fossiles notamment. Mais aussi l’émission dans l’atmosphère de méthane agricole...

A noter par exemple que le fonds de réserve des retraites subventionne les émissions de gaz à effet de serre :
Le rapport Fonds de réserve des retraites et énergies fossiles : des investissements aux dépens des générations futures ? est publié à l’occasion de la Journée mondiale du désinvestissement des énergies fossiles les 13 et 14 février 2015, en partenariat avec 350.org.
* En France, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) est un fonds d’investissement public mis en place pour assurer la pérennité du régime de retraites. Selon les chiffres publiés fin 2013, le FRR détient des investissements directs dans 60 des 100 premières entreprises mondiales du secteur pétrolier et gazier, et dans 21 des 100 premières entreprises mondiales de charbon. Ces investissements représentent 523 227 084 euros en actions (6,31% du portefeuille actions) et 399 713 189 euros en obligations (2,09% du portefeuille obligations), soit 922 940 273 euros au total. Ces entreprises ont des réserves cumulées équivalentes à plus de 194 milliards de tonnes de CO2.
* Les entreprises dans lesquelles le Fonds de réserve des retraites a le plus investi sont Total, ENI, Glencore, GDF Suez, ExxonMobil, BHP Billiton, Rio Tinto, BASF, Repsol et Shell, pour ce qui est de la production d’hydrocarbures proprement dite. À travers ses investissements dans ces entreprises, le FRR contribue à des activités extrêmement controversées et polluantes, comme les sables bitumineux canadiens, l’exploration pétrolière en Arctique, les gaz et pétroles de schiste, le développement du charbon en Australie, l’offshore profond, ou encore l’extraction pétrolière en Amazonie.
(...)
* Le Fonds de réserve pour les retraites a mis en place des politiques d’investissement responsable, y compris en termes de « décarbonisation » de ses placements, mais ces initiatives ne semblent rien changer à la composition de son portefeuille. Les grandes entreprises pétrolières comme Chevron ou ExxonMobil occupent encore une place importante même dans la partie « responsable » et « décarbonée » du portefeuille du FRR.
* Au-delà du climat et des énergies fossiles, le portefeuille du Fonds de réserve pour les retraites accorde une large place à des secteurs controversés comme le tabac, les industries d’armement, l’huile de palme ou encore les casinos. Son portefeuille comporte des investissements important dans des entreprises parmi les plus controversées pour leur impact social et environnemental.

La COP 21, C’est quoi et pour quoi ?— Quel rôle de la société civile ?