Pour en finir avec les "crimes climatiques et Environnementaux"

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Lancé par 100 personnalités, l’appel "Pour en finir avec les Crimes Climatiques" vise à susciter une Insurrection Climatique pour engager les décideurs des Etats à sortir de la léthargie qui promet à nos descendants un monde à peine vivable. C’est un enjeu essentiel, une démarche à soutenir. Mais ne s’agit pas de se contenter de paroles lors de la COP21 ! Changeons de braquet, et, au delà, associons à la lutte contre les émissions de Gaz à effet de serre (GES) la lutte contre les polluants de l’air, de l’eau, des sols ! En effet, le comble serait en effet de parvenir à stabiliser les GES en aggravant les pollutions.

URGENCE CLIMAT

La "Cop 21" sur le Climat aura lieu à fin de l’année à Paris. [http://www.cop21paris.org/a-propos/cop21]

Rappel : la réponse politique internationale au changement climatique a débuté par une convention internationales au Sommet de la Terre à Rio en 1999 ; mais depuis, les Conférence annuelles des Parties (‘Conference of Parties’, COP) qui doivent la réviser et la rendre plus contraignante n’ont pas produit beaucoup d’effets.

Quelle sera la force décisionnelle de la COP21 de décembre 2015 à Paris ?

1. Question Préalable, quelle est la force d’action des citoyens ?
Certes ONG et représentants de collectivités ont travaillé ensemble à Lyon ( au Conseil Régional) en Juillet dernier. Mais jusqu’ici leur influence dans la décision finale des CP est restée relativement incantatoire.
Voilà pourquoi, en France, les initiatives de mobilisation se se multiplient.
Ce sont par exemple les rencontres Alternatiba dans les villes (à Grenoble, ce sera le Samedi 26 Septembre), ou la pétition en ligne lancées par 100 Personnalités http://350.org/climate-crimes-fr/

2. Deuxième question : doit-on focaliser exclusivement sur les GES , en négligeant les autres pollutions ?
Pour nous, associations écologistes, la réponse est claire, il faut à la fois réduire les polluants de l’air, de l’eau, des sols, et du climat !
La pollution de l’air par exemple - selon ATMO France- est la première cause de mortalité environnementale avec près de 3, 7 millions de décès anticipés chaque année.

3. Troisième question : qui est le mieux à même de mener des actions concrètes efficaces ?
Les actions à conduire pour réduire les GES et les pollutions concernent à la fois citoyens, seuls à même de faire changer les mode de vie et les priorités humaines, et les collectivités locales :
- Les Politiques publiques menées dans la nouvelle Métropole grenobloise(née en janvier 2015 (en application de la loi Maptam) ou dans la Nouvelle région Auvergne -Rhône Alpes joueront un rôle essentiel :

- par exemple, comment mieux réduire et valoriser nos déchets dans la Métropole Grenobloise sachant que la délégation de service publique de la métropole grenobloise prend fin en 2019 ?
- Comment économiser et traiter l’eau devenue également compétence communautaire ?

- En 2016-2017 les Régions auront un rôle majeur à jouer pour favoriser un developpement socialement plus juste, et environnementalement et économiquement plus performant. En effet, le projet de loi (NOTRe) en cours d’ adoption renforce le role des régions en matière de planification : chef de file économique (incluant recherche, économie solidaire et circulaire ) et chargées de la formation des jeunes , les regions devraient élaborer des schémas d’ amenagement durables et degalite des territoires (SRADDET) et definir des objectifs de moyen long terme. Ceci concerne notamment le changement climatique, l’habitat, le numerique, la maitrise de l’ energie et la restauration de la biodiversite.(Les Plans Locaux d’Urbanisme, les SCOT, les plans de déplacements urbains et les plans climat territoriaux des villes et agglomerations devraient être compatibles avec ces SRADDET).

Certes, le travail est engagé sur des bien des points et je quitterai mon mandat de conseillère régionale chargée de la Ville, de l’Habitat et des Solidarités (handicap) avec, la relative satisfaction que soit inscrit au CPER (Contrat de Plan état région) pour 7 ans la rénovation des logements sociaux [par ex.http://www.logementsocialdurable.fr] et la Politique de la Ville c’est à dire la rénovation urbaine et les Contrats de Ville favorisant notamment l’innovation sociale durable et le développement du pouvoir d’agir des habitants ( vaste sujet - culturellement s’entend- pour la France !).

Mais il reste beaucoup à faire, à condition de travailler de concert avec l’Etat : il manque par exemple quelques centaines de millions seulement à l’ ANAH pour que les politiques de rénovation du logement privé pour les menages les plus modestes produisent lun effet levier majeur sur la réduction de la facture énergetique, climatique, sur la création d’empli i ! Mais qui va réussir à convaincre Bercy ?

En synergie avec l Etat et les collectivites locales, les régions ont vocation à mener de veritables politiques de développement durable des territoires. Mieux, de Transition ecologique globale sans oublier l’air, la sante, l’ emploi, et coordonner toutes ces politiques. A condition de pouvoir peser sur le ministère national du Budget, de pratiquer une analyse de coûts globaux, et travailler en transversalité... Ce qui est une des choses les plus délicates qui soient . Il faudrait pouvoir s’appuyer sur une commission Citoeyenne, un peu comme la Commission "Extra régionale " (=Citoyenne) sur le handicap qui m’a grandement facilité la mise en place du plan handicap dans le mandat précédent. J’avais, nous avions, la volonté et les moyens.
Mais au final, les Citoyens ont le pouvoir, si on le leur laisse suffisamment.

MO.N