Conseil Municipal de Meylan, élection du maire : entre résignation et dérision...Sortons de l’impasse !

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

L’élection du (nouveau) Maire et des adjoints au conseil municipal de Meylan des 22 et 27 octobre 2017 n’a rien résolu, mais démontré que la commune est ingérable. Elle a aussi souligné l’amateurisme des « frondeurs » du groupe de J.Ph. Blanc (LR) qui postulent à la gestion communale. Il est temps de rendre la parole aux Meylanais !

Il n’y a plus de majorité au Conseil Municipal de Meylan depuis Mars 2017, date à laquelle le Maire Damien Guiguet (UDI), remplaçant de Marie Christine Tardy (LR), a été mis en minorité par 13 élus de son ancienne majorité qui n’ont pas voté le budget. Emmenés par Jean Philippe Blanc et quelques militants ultra-Wauquieristes , les "putschistes" ou "frondeurs" le sommaient depuis lors de démissionner. Ce qu’il a fini par faire, et sans postuler à sa réélection… D. Guiguet a finalement laissé cette place à JC Peyrin (LR), déjà 1er Adjoint et Vice président du Département, responsable jusqu’en 2014 du plan d’urbanisme communal contesté, et n’habitant plus la commune, tout comme D. Guiguet.

Dimanche 22 Octobre, les 33 élus du Conseil municipal ont donc été convoqués pour élire un nouveau Maire dans une ambiance délétère.

Petit rappel : M.C. Tardy, qui était mise en examen depuis Juillet 2013 avait été élue à la majorité relative en Mars 2014 (avec 46,6% des suffrages seulement, contre 43,8 pour Cardin et 9,7% pour Bernard), a été condamnée en Avril 2016 pour prise illégale d’intérêts à 18 mois de prison avec sursis et 5 ans d’inéligibilité. Ce jugement faisait suite à la plainte en Mars 2013, de Michel Bernard (« gaulliste social »), ex premier adjoint de MC Tardy, après la découverte de pratiques douteuses dans des affaires immobilières à Meylan...
Ces dernières semaines, les règlements de compte sévères ont caractérisé les prises de paroles publiques des candidats de droite mais opposés J.Ph. Blanc et JC Peyrin ; ce dernier soutenu par quelques pointures LR + MC Tardy (qui n’avait pas hésité à organiser une réunion en mairie à cette fin !)… M.Bernard, non candidat, soulignait que les Adjoints de MC Tardy puis de D. Guiguet, et particulièrement le 1er adjoint JC Peyrin, avaient connaissance des pratiques douteuses de MC Tardy, et les ont couvertes.
Une ambiance délétère régnait donc Conseil municipal, même si le caractère plus ouvert de D. Guiguet et de ses adjoints avait permis un travail plus collaboratif et d’avantage de concertation avec la population ainsi qu’avec les élus d’opposition, impliqués dans le suivi des dossiers. Damien Guiguet avait très récemment crée un groupe Centriste dont la présidente est Joëlle Hours (REM : République En Marche) et qui a fait « liste commune » avec la liste d’adjoints LR présentée par Peyrin.

L’élection du Maire le 22 Octobre s’est déroulée comme prévue : rien n’a été réglé.
J.Ph Blanc n’a presque rien dévoilé de son programme, contrairement à Ph. Cardin (nous avions fait l’effort d’éditer à nos frais pour le 22 Octobre à destination des Meylanais nos propositions). En ce qui concerne la liste Peyrin, elle avait publié son bilan dans le journal municipal (sic !).
Par une voix d’avance -13 voix contre 12 pour Peyrin- sur 33 votants, soit sans majorité, Jean Philippe Blanc est devenu Maire de la commune. Philippe Cardin (président du groupe AIMeylan (Divers Gauche,Ecologistes et Centre) ayant eu 8 voix ( 7, plus le soutien de Michel Bernard, droite).

Le 27 octobre, le vote du Conseil Municipal a mis en lumière le blocage communal ainsi que l’amateurisme flamboyant des « frondeurs » postulants :
Le Conseil a donné lieu à une série de dysfonctionnements que les journalistes qualifient volontiers de Grand Cafouillage (le DL) . Après le vote de la 1ere délibération, à la 1ère suspension de séance, j’ai du signaler que le décompte des voix pour l’approbation du nombre d’ adjoints était faux et surévalué (16 voix soit 50% des votants ). Le Maire JPB a procédé à une vérification a postériori et rectifié publiquement le décompte, moins favorable (15 contre 17). Ensuite, le Maire a présenté une liste d’adjoints dans laquelle figuraient 4 Adjoints de la liste Peyrin : aux élus qui s’étonnaient, il a répondu « c’est légal ». J’ai demandé si c’était avec leur accord : il a répondu : non, mais ils sont informés ! Puis le Maire a tout simplement oublié de présenter sa liste d’adjoints au 3ème tour…Les 9 adjoints de sa liste ont finalement été élus avec les 4 élus également présents sur la liste Peyrin. Du coup, les 3 adjoints présents (le 4eme était absent) ont annoncé immédiatement leur démission… Ce qui a donné lieu à une passe d’arme serrée entre Philippe Cardin et JP Blanc ainsi qu’A. Soufi sur la légalité d’une démission orale. Mélina Herenger a demandé pour notre groupe une suspension de séance, aussitôt refusée par le Maire au prétexte que d’autres avaient déjà eu lieu, et j’ai du rappeler hors micro que la suspension de séance était de droit, en application du règlement intérieur qui s’appliquait car nous n’en n’avions pas voté de nouveau. Nous avons eu notre suspension de séance. Quant aux 3 adjoints « élus malgré eux » ils ont pour finir rendu un texte écrit et signé à la fin du conseil…

Ensuite, devaient être votées les délégations au Maire…Gros cafouillage, car Ph. Cardin pour notre groupe avait proposé un amendement qui supprimait toutes les délégations sauf celle de la concession des cimetières. Le maire n’ayant pas de majorité, nous considérions qu’il n’avait pas de légitimité à décider sans les conseillers et pouvait toujours réunir le conseil municipal (quand on est élus par 13 Voix sur 33, on ne peut prétendre se passer de l’avis du Conseil). Le groupe de JC Peyrin ne pensait pas différemment.
Làs, c’était semble - t- il compliqué à suivre pour le groupe de J.Ph Blanc habitué à suivre MC Tardy, ou un autre chef. Disposés cette fois ci non pas par groupe politique mais par ordre alphabétique à la demande même du Maire, ces conseillers ont eu du mal à suivre l’évolution des délibérations : il fallait ne pas se tromper entre la délibération initiale (à voter) et la délibération amendée ( à rejeter) ; d’où une série de Votes et re-votes « distrayante »…

La délibération sur les indemnités des élus adoptée par 13 voix sur 32 présents a elle aussi cafouillé, et semblée dérisoire et presque hors sujet : il s’agissait in fine d’augmenter les indemnités du Maire et des Adjoints, de réduire un peu plus celle des conseillers délégués (remarque de JC Peyrin), et d’octroyer généreusement et pour la première fois, une indemnité aux élus d’oppositions (qui parfois travaillent plus que les autres élus « de base ») : soit environ 15 euros par mois net. Ce qui a fait réagir H. Viard Gaudin et le groupe Peyrin qui ont décidé de verser leurs indemnités au CCAS. .. Présent dans l’assistance, Indigné par ces incidents, Henri Biron (que le maire précédent D.G. avait décoré 15 jours auparavant) s’est exclamé : « je quitte la séance, parce que j’ai honte pour vous ! Vous devriez tous démissionner, et rendre la parole aux électeurs ! »

Nous (AIMeylan) sommes d’accord : notre démission est prête, nous attendons celle d’autres conseillers car notre nombre est insuffisant pour provoquer d’autres élections. En écho à cet éclat, Chaza Hanna, membre du groupe Centriste, a démissionné en fin de Conseil, sous les applaudissements.
Pour finir, une délibération a été adoptée : celle concernant l’avis de la commune sur le PPRI ( risques d’inondations) qui devait être adoptée par la Métro prochainement qui a été légèrement modifiée mais votée par tous les Conseillers.

En Marge des délibérations, les questions au Maire : éthique, environnement, concertation…
Peu d’éclaircissement, et pas de débat.
Souvent étudiées à la fin du Conseil, le Maire les a proposées avant les délibérations.
Il y avait la question de notre groupe où philippe Cardin posait le problème du signalement au procureur par le Maire ( D.G) d’élus dont les conjoints auraient bénéficié de marchés de la commune, et qui pourtant semblent être sur la liste de JPh Blanc. Pas de réponse sinon présomption d’innocence et règlement par la loi (celle qui a permis à MC Tardy de se représenter).
Joëlle Hours a posé la question de la remise en cause du projet de restauration scolaire dans le haut Meylan. JC Peyrin celle du devenir de la concertation sur le projet de Ville, contribution au PLUI. Les réponses ont été vagues. Les questions préalables sont un pseudo débat : il n’est pas question de demander des précisions. Le Maire répond ce qu’il veut, et c’est fini.

MO NOVELLI, Conseillère municipale de la Minorité