Chronique : et si 2021 était finalement une bonne année ?

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Le Covid occupe tellement de place dans les esprits que l’on oublierait presque de se réjouir de certaines modifications à l’oeuvre dans la conscience humaine, qu’elles soient sociétales ou environnementales. Je prendrai 3 exemples, au plan international, local et National. Voyons plutôt :

1. AU PLAN INTERNATIONAl, un premier coup d’arrêt a enfin été donné à la désinformation brutale au service d’interets personnels illustree par l’ex président américain

Exit Donald Trump, ses infox complotistes et son "négationisme climatique ", ses interventions clivantes ou insurrectionnelles pour prendre d’assaut le capitole qui ont tellement déboussolé la planète qu’on l’on peine à se dire : c’est fini ! Bienvenue à Joe Biden, 46 eme président des Etats Unis !
La COVID a tellement pris toute la place, de couvre-feu en perspective de reconfinement, que l’on oublierait presque de se rejouir . (Non que l’on s’attende à des miracles, mais il est bon de profiter d’un moment de soulagement en attendant la production du nombre suffisant de vaccins).

2. LA DEMOCRATIE LOCALE NUMERIQUE A L HEURE DU COVID

Certes, l’isolement induit par la lutte contre la pandémie est souvent difficile à vivre.
Mais pour autant, on ne peut pas dire qu’il ne se passe rien en matière de concertation et d’information.

Exemple local, meylanais.
La démocratie locale qui se confine dans les visio conferences essaie tant bien de se réinventer dans le numérique...Moins de contact physique, mais plus de citoyens informés par ailleurs : exemples

- La commission extra municipale, qui veut associer des citoyens à la vie locale en plus des élus, s’est réunie jeudi soir 21 Janvier à 18 heures.
Outre les représentants d’associations, et des représentants "politiques " étaient présents des "simples" citoyens c’est à dire pour la plupart non engagés auparavant, choisis pour leur representativité ( par quartier, genre, âge etc), et pour leur motivation et disponibilité, sur la cinquantaine de Meylanais qui avaient répondu à la sollicitation en ligne sur le site de la mairie.
Si tous n’ont pas été retenus, presque tous ont accepté, lors de l’interview que nous avons mené avant la réunion (Antoine Jammes, Dominique Pernot et moi), de faire partie de groupes de travail complémentaires . C’est une mobilisation superieure à l’ordinaire.
3 ou 4 ont aussi des profils d’experts. Nous les feront intervenir en temps utile, il reste à le préciser avec eux.

Nous avons exposé nos projets du semestre, sur lesquels il faudra aux membres de la commission un temps d’appropriation et de formation pour donner des avis ; et ils ont exprimé leurs centres d’interêts et desirs. Chacun l’a fait oralement : pas de petits papier ou "post it ", et Janig, salariée de la Métro, a du rentrer à la volée l’expression des désirs et besoins. Elle nous les a restitués dans un tableau (il se lit ainsi : en mauve clair les besoins des élus, en blanc les besoins des meylanais présents. Evidemment ils sont plus nombreux. ) Merci Janig !

- La veille, le mercredi, nous avions avions eu un "séminaire" d’élu(e)s sur le budget participatif, un projet qui existe à Grenoble et que nous aimerions mettre en place à Meylan.
Etaient présents : Christophe B (chargé des associations), Dominique P (democratie et évaluation) Marie Odile N. (transition écologique dont espaces verts), Aude (budget), et Amandine Ch pour la minorité municipale .
Echange avec avec B. Kolittcheff, chef de projet grenoblois , qui nous a parlé de la charte nationale des budgets participatifs et de l’experience grenobloise.
C’est surprenant de revoir le contenu de l’échange avec les photos des intervenants depuis leur bureau, leur chambre ou leur salle à manger. C’est surprenant mais pratique dans le fond, et la durée assez courte rend le compte rendu presque superflux. Je me dis que les échanges filmés ne devraient pas dépasser une heure trente. (Ce n’est pas le cas, lorsque je suis en visio avec la fondation de France à Paris, ou lorsque se deroule le conseil municipal.)

- La veille encore, le mardi, nous avions "bouclé" la concertation et le projet de LCR du petit bois, dont la renovation lancée par la precedente municipalité puis arretée avant que nous ne soyions élus, necessitait à notre avis d’être un peu modifiée : comment garder l’esprit "nature" dans les bois, du bien nommé local ’le petit bois" au bord de la piste piétons cycles, tout en le rendant plus accessible aux personnes handicapées, sans oublier les personnes agées, promeneurs et cyclistes ou les salariés de la place des tuileaux qui viennent y faire leur pause ?
Si la solution technique n’a pas été trop difficile finalement à trouver, elle s’était appuyée sur la concertation avec l’union de quartier, les élus concernés et quelques riverains.
Mais comment fait -on de la concertation habitants en période COVID ?
Et bien, dehors ! En restreignant le nombre de participants pour pouvoir se parler avec les distances suffisantes.
Ainsi va la vie en periode COVID.
Heureusement, l’Union de quartier des béalières édite un journal (bénévole ) numérique, rédigé par le CA, et consultable par les habitants.
Enfin, par ceux qui n’ont pas de problème avec le numérique.. Mais ca c’est une autre histoire. L’illectronisme est bien un élement de notre programme, mais il n’a pas encore pu être traité dans cette période resserrée où, élus en conseil municipal officiel le 4 Juillet, c’est à dire pendant les vacances, et où à peine passée la rentrée scolaire de septembre, il nous a fallu commencer à préparer le budget pour 2021, alors que nous étions nouvellement élus. Ceci parce que les éelections avaient été repoussées en raison de la/du fameux (se)COVID...Ainsi va l’année 2020, et va l’année 2021.

3. EN 2021, EN FRANCE il y a aussi finalement des questionnements écologiques inespérés , ainsi que des tabous levés :

- Apres le "me too" face au viol, après la mobilisation contre la pédohilie, voici ce mois ci - janvier 2021- le "me too" face à l’inceste, tabou majeur jusqu’à ces derniers jours et qui toucherait 10 % de la population ; et ce matin, une émission de France Inter devoilait le récent mouvement contre les violences obstétricales à l’encontre des femmes qui accouchent. Si tout cela ne rend pas optimiste sur la nature humaine, il faut tout de même noter que ces faits ne sont pas récents, mais qu’ils sont rendus publics aujourd’hui. C’est un progrés social (et d’égalité) indeniable.

- Par ailleurs certaines prises de consciences écologiques sont remarquables : depuis hier l’ancien champion de ski Franck Piccard plaide publiquement ( dans une tribune) pour une reconversion douce des stations de montagne. Il en vit pourtant, et faisait partie il y a quelques semaines des lobbiistes pour la réouverture des stations. Mais en quelques semaines, il s’est questionné. Peut-on continuer ainsi ? La montagne, exprime t -il, ce n’est pas que le ski, c’est bien plus que cela ! Il estime desormais qu’il est urgent de mettre un terme à l’expansion sans fin.
Merci, Franck, c’est une bonne nouvelle, pour peut - être, finalement, une bonne année !...