Conference de presse du 28 Mai 2005

Les Verts de Meylan et du Gresivaudan

Enjeu "Isere amont" : quel amenagement "urgent"
pour les rives et digues de l’Isere aujourd’hui ?

Comment concilier protection contre les inondations et environnement ?
Le departement de l’Isere parviendra-t-il a investir dans sa riviere,
patrimoine naturel aujourd’hui meconnu, comme l’ a fait le Rhne ?

l’equilibre d’un ecosysteme aquatique est le fruit
d’echanges multiples et permanents entre les differents
elements qui le composent. La vegetation rivulaire ("ripisylve"
pour les specialistes) apparait comme essentielle au maintien de
la qualite ecologique d’un cours d’eau. l’oxygene fabrique par les
plantes est indispensable a l’epuration des milieux aquatiques.
Les arbres garantissent un ombrage des eaux, fondamental au
maintien de la fraicheur et du taux d’oxygene.

Constat

Les projets d’amenagement de l’ Isere presentes par le
SYMBHI aujourd’hui sont suffisamment importants, en terme
d’impact environnemental et financier ( plus de 65 Millions d’euros)
pour que nous nous donnions les moyens d’agir pour le long terme, 
et de menager l’avenir.
- Dans le passe, au 19eme siecle, et malgre l’avis de l’Etat, l’ Isere
a subi un endiguement ressere, passant de 1000 metres a 100 metres en
amont de Grenoble, sous la pression des proprietaires fonciers. s’en
est suivi une urbanisation un peu inconsideree. Cette pression
urbanistique demeure, volontiers relayee par certains elus. 
Mais le schema d’amenagement de la Region Urbaine
Grenobloise doit nous inciter a une bonne gestion differenciee
des espaces, renforcant les espaces a urbaniser, pour mieux menager les
espaces naturels et de loisirs ainsi que les champs d’inondation. 
- Les consequences de l’endiguement, quant a elles, sont connues
 : il a entraine notamment une montee trop brutale du
niveau de l’ eau, avec un risque de rupture des digues, une separation
artificielle des anciens bras de l’ Isere (etangs, marais, forets
, bras vifs ou morts...) qui appauvrit la riviere et la fragilise.
- Aujourd’hui, les responsables et techniciens francais ont pris la
mesure des risques induits par un endiguement trop contraint, et 
la gestion des riviere et des fleuves a beaucoup evolue.
Un recul des digues, la mise en place de champs d’inondation 
controles, la mobilite laterale du lit, "l’etalement" de la riviere,
sont preconises.
 
Six propositions des Verts

l’occasion nous est donnee aujourd’hui d’ engager en meme temps la
restauration de l’ecosysteme fluvial (de l’Isere comme affluent du
Rhne) et la prevention des crues.
Nous pouvons pour cela prendre appui, legalement, sur 
le SDAGE (shema directeur d’amenagement des eaux) Rhone
Mediterranee, qui preconise la rehabilitation des milieux
aquatiques et le respect de leur fonctionnement naturel.

1) Les Verts demandent que le Conseil scientifique du comite de bassin soit reuni pour donner son avis.

2) Les Verts demandent que le scenario 4 de la FRAPNA soit
etudie. Parmi les scenarios proposes par le SYMBHI, seul le N#2
s’approche des objectifs evoques. Encore faut il noter qu’il malmene un
peu les espaces boises des digues actuelles. Le scenario 4, scenario de
compromis entre les interets agricoles et environnementaux, cumulerait
une partie des avantages du scenario 2 (recul des digues) et le
maintien de la foret alluviale, espace de fraicheur indispensable en
ete, et coherent avec l’objectif de loisirs doux propose par le
SYMBHI, puisque les digues actuelles avec leur vegetation
seraient egalement maintenues. Le scenario 4 est deja un scenario de
compromis, il serait difficilement acceptable d’etre encore
moins exigeant.

3) Il convient, en particulier, de maintenir les terrains des sablons
(La Tronche) en casier de retention d’eau non urbanisable, et 
d’elargir le lit de l’isere en amont de Grenoble
(Meylan, voire Gieres) de 30 a 40 metres, soit 80 ha, ce qui est sans
commune mesure avec l’extension prevue dans le scenario 2, qui
prevoyait une extension de 300 metres (180 ha). Cet elargissement 
est bien inferieur egalement a l’extension prevue au Schema
Directeur : 60 metres a partir des pieds de digues, en zone
naturelle non agricole. c’est beaucoup plus interessant que le dragage
qui fait baisser le niveau de la nappe phreatique et fragilise les
digues.

- Le Civerain, a Meylan, est un de ces espaces a ne surtout pas
urbaniser (nous sommes en desaccord avec nos amis du PS la dessus) et a
amenager en casier de retention d’eau, et en espace de loisirs doux. La
taillat est un de ces autres espaces. (l’echange peut etre propose a
l’entreprise Paquet jardin avec d’autres terres.)

4) Dans tous les cas, il conviendrait que le SYMBHI soit proprietaire
des terrains inondables et il conviendrait a cette fin
d’indemniser tres correctement les proprietaires.

5) c’est en amont, dans le Gresivaudan, que les marges de manoeuvre
sont les plus grandes pour etablir des casiers d’inondation et, en meme
temps, reactiver des bras morts de l’ isere, et developper des zones de
loisirs "doux" riches sur le plan floristique et faunistique : vers
Tencin, Lumbin, Champ pres froges....Un peu a la maniere du parc
lyonnais de miribel jonage....
Ce que propose la FRAPNA dans le scenario 4 n’ a rien de
revolutionnaire, cela se fait meme en isere : Ile de la Platiere, Rhne
Brenier Cordon....

6) Par ailleurs, le Conseil Regional a mis en place une procedure de
contrat de riviere, qui permet d’intervenir sur les travaux de
"restauration, renaturation, d’entretien et de gestion plutiannuelle
des berges du lit, de mise en valeur des milieux aquatiques et du
paysage lie a l’eau, de protection des espaces piscicoles necessaires a
la restauration du bon etat ecologique des cours d’eau"...ainsi que
"des actions de prevention des inondations et des lieux habites contre
les crues ainsi que la preservation des champ d’expansion des crues"
(deliberation numero 01 08 883).

Marie - Odile NOVELLI,
Vice presidente du Conseil Regional,
Presidente des Verts de Meylan