Mars 09 : j’ ai vu et apprécié 4 films à l’affiche ce mois-ci !

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Après Eden à l’ouest" de Costa Gravas et "welcome" de Ph. Lioret, profitant de quatre jours de vacances, J’ ai vu "Rio ne répond plus " , "Dans la brume électrique", "ponyo" et Let’s make money"...

Profitant de 4 jours de vacances, après les deux films récents sur la question des sans papiers ("Eden à l’ouest" de Costa Gravas et "welcome" de Ph. Lioret), j’ ai vu 3 films à l’affiche ce mois-ci. Je profite donc des dernières minutes de congé restantes pour écrire ce que j’en pense !
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La critique dans son ensemble s’extasie sur le nouvel OSS 117 "Rio ne répond plus " de Michel Hazanavicius.

Pas moi.

Mise en appétit par le précedent 0SS 117 ( "le Caire Nid d’espion") du même auteur qui proposait un coktail inattendu d’anti-héros qui réussit malgré lui, de comique de situation comme de caractère - avec la dénonciation joyeuse des défauts de notre héros national "coq" gaulois tellement machiste, raciste, et d’une arrogance qui n’ avait d’égal que son inculture au plan international-, je m’attendait à un plaisir renouvelé. D’autant plus que le rythme de l’ intrigue, aventure improbable sur vrai fond historique, était était plutôt enlevé.

Tel n’est pas le cas cette fois ci.
L’effet de surprise s’émousse, c’est sûr, mais ça n’est pas tout.
Je pense pour ma part que le fait d’avoir tout centré sur le personnage principal rend le film lourdingue.
L’absence de présence des personnages secondaires (notamment l’agent secret israelienne), enlève piquant et distance. Le personnage principal, sur qui tout repose, n’est pas enrichi ni éclairé par les ricochets, échos ou contrepoints des ripostes des personnages secondaires.
En résumé il manque pour moi la légèreté du jeu collectif.
Dommage !

A l’inverse, j’ ai beaucoup aimé "Dans la brume électrique" de Bertrand Tavernier,

thriller atypique où le fantastique émerge des brumes des marais, des vapeurs d’alcool, des remontées du subconscient colonial , au son des musiques chaloupées de la Louisianne.
Contrée dévastée et corrompue, mais région néanmoins vivante, à la fois brutale et sombre, et gagnée par une forme de redemption, de chaleur ou d’humanité.
Je connaissait surtout Tavernier pour ses films militants et sociologiques
("ça commence aujourd’hui" : regard sur l’école, et "L 627" : regard sur la réalité policière). Je ne m’attendais pas à ce regard, je suis surprise et interessée, charmée..
Si Tavernier dans ce film emprunte aux films américains la morale "envers et contre tout (tous)" du héros solitaire, il manie plutôt le fantastique à la Française, laissant planer une belle ambiguïté sur la réalité de ses visions brumeuses...

Extrait du synopsis :
Le détective Dave Robicheaux est sur les traces d’un tueur en série qui s’attaque à de très jeunes femmes. De retour chez lui après une investigation sur la scène d’un nouveau crime infâme, Dave fait la rencontre d’ Elrod Sykes. La grande star hollywoodienne est venue en Louisiane tourner un film, produit avec le soutien de la fine fleur du crime local, Baby Feet Balboni. Elrod raconte à Dave qu’il a vu, gisant dans un marais, le corps décomposé d’un homme noir enchaîné. Cette découverte fait rapidement resurgir des souvenirs du passé de Dave. Mais à mesure que Dave se rapproche du meurtrier, le meurtrier se rapproche de la famille de Dave... D’après le roman Dans la brume électrique avec les morts confédérés de James Lee Burke.

Je ne me lasse pas, non plus, de Hayao Miyazaki.


Son dernier dessin animé a beau viser un jeune public , il est toujours aussi inventif et universel.
La cosmologie des élements naturels nous propulse dans une dimension superieure , qui au passage interroge toujours nos modes de vie, si peu écologiques....
Cette incarnation de l’univers (ici, la mer) est concrète, l’écume acquiert une densité organique, une vie propre. Et, comme toujours, elle est féminine...
Ponyo, étrange créature poisson à visage humain, hybride émanant de la volonté d’un jeune savant misanthrope et de l’amour de la déesse mère/mer, éxpérimente à son tour la toute puissance du désir et de l’amour... Et ce desir est si fort, qu’elle se transforme en humain, mais perd ses capacités magiques... illustration du renoncement à effectuer pour grandir et gagner autre chose...
Ici, comme d’ordinaire, les enfants ont une forme de sagesse, tandis que les parents, hommes et femmes, sont de grands enfants, (non sexués).
Les pères ont des figures abstraites et transparentes. La puissance feminine n’est pas la mère réelle, grande enfant plutôt dynamique, mais la mer magique, mère primitive, figure feminine de la superpuissance positive ...

"Let’s make money" : ou comment fonctionne le système bancaire international qui nous mène à la crise et à la pauvreté.

Après "We feed the world", film sur sur les ravages écologiques causés au niveau mondial, par la pêche et l’agriculture intensives (voir commentaire sur ce site) l’ Autrichien Erwin Wagenhofer récidive sur la finance mondiale.
Il s’agit d’un documentaire, organisé par chapitres, réalisé par des interviews de personnalités soit favorables soit critiques par rapport au système financier international et ses conséquences sociales et écologiques.
Les analyses sont résumées en entêtes à vocation pédagogiques.

Où donc va l’argent que nous déposons sur nos comptes bancaires ?
Wagenhofer répond à cette question au fil d’une enquête qui l’a mené au Ghana, au Burkina Faso, en Inde, en Suisse,en Espagne, aux Etats-Unis...

"Notre épargne est gérée de façon totalement opaque, dit- il, elle va dans des fonds spéculatifs qui sont des bureaux de paris. Pour jouer, on va à Las Vegas ! Quand les banques jouent, c’est la population qui trinque".

Le spectateur est donc invité à réflechir à son rôle dans un système économique qui ne profite qu’à 2 ou 3% de riches dans le monde.
Et à se demander comme il nous y invite à la fin du film,
"Pendant combien de temps pourrons nous encore avoir des riches ?"

Un fonctionnement aberrant, qui nous paupérise de plus en plus et n’est pas au service de l’interet general (comme d’habitude il y a mutualisation des dégats et privatisationd es avantages et interets) ;
L’évasion fiscale au niveau mondial représente à elle seule entre 350 et 500 milliards de dollars (source : Banque mondiale/Cnuced). Elle concerne plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs financiers en dépôt ou en gestion dans les paradis fiscaux.

Une raison de choisir aux élections européènnes des députés motivés pour changer les règles ! La liste Europe écologie avec Eva Joly, Par exemple ?

MO.N