Réforme des retraites,"rigueur" et "affaire" Bettencourt-W

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Ca devrait faire l’effet d’une petite bombe, du moins si nous étions dans un système mediatico- politique "normal" : alors que le déficit de financement des retraites est de 35 milliards à court terme et 100 à long terme, on pourrait disposer de près de 100 milliards d’euros de plus si on n’avait pas touché au barême de l’impôt sur le revenu depuis 1999 ! Dans ce contexte l’affaire Bettencourt-Woerth" sonne évidement comme une provocation sociale, fiscale, démocratique.

Réforme des retraites, rigueur et "affaire Bettencourt- Woerth"

Ca devrait faire l’effet d’une petite bombe : l’économiste Jacques Généreux enseignant à l’IEP Paris, et qu’on peut parfois lire dans Alternatives économiques,
affirme qu’on pourrait disposer de près de 100 milliards de plus (dont 70 milliards directement) si on n’avait pas touché au bareme de l’impôt sur le revenu depuis 1999.


Et pourtant personne n’en parle.
Hormis une video qu’il faut aller chercher sur le site de Libération.
http://www.liberation.fr/politiques/06012123-retraites-les-deficits-sont-fabriques-politiquement
Il est vrai qu’en matière de désinformation, le pouvoir en connait un brin (voir Sarkozy à la télévision : 20 mensonges )

Si l’on compte tous les cadeaux fiscaux depuis 1999 ( fin du gouvernement Jospin avec Fabius à la manoeuvre, plus les 8 ans de gouvernement de droite), les cadeaux fiscaux auraient représenté directement 65 - 70 milliards,
et le coût des déficits pour "boucler" le budget nous conduisent au total à près de 100 millards .

Alors que le déficit de financement des retraites est de 35 milliards à court terme et 100 à long terme, on pourrait disposer de près de 100 milliards d’euros de plus si on n’avait pas touché au barême de l’impôt sur le revenu depuis 1999 !

Nos déficits sont donc des choix politiques. La rigueur aussi, qui atteint avant tout les classes moyennes et les classes très modestes. Une situation injuste.

En effet, outre l’ arret du plan de relance (15 milliards) et le gel des remunérations de la fonction publique (10 Milliards), le projet de plan de rigueur supprime 60 000 contrats aidés et baisse leurs salaires.
Les familles qui peinent à offrir des études à leurs enfants devront choisir entre la demi-part fiscale pour enfant à charge et le versement d’une aide personnalisée au logement (APL), jusqu’ici cumulables.
L’allocation aux adultes handicapés, promesse du candidat Président, augmentera moins que prévu et moins vite. Et malgré la période de chômage, les emplois aidés des associations perdront les réductions de charges sociales, et les exonérations jusqu’au SMIC (tandis que les avantages fiscaux des foyers aisés qui les emploient seraient bien sûr maintenues car les classes aisées restent le coeur de cible...).

Dans ce contexte l’affaire Bettencourt-Woerth" sonne comme une provocation sociale, fiscale, démocratique.
En période de rigueur budgétaire, afficher des avantages fiscaux considérables (avec un patrimoine de 17 Milliards, Mme Bettencourt paie 30 millions d’impôts, ce qui signifie qu’elle est imposée à o,17% seulement !) témoigne des injustices sociales et de la volonté politique de les accroitre..
Elle démontre aussi la collusion existante entre le pouvoir et les milieux d’affaire, entre la politique et la finance..
Elle met en lumière, enfin, les tentatives pour restreinte l’indépendance de la justice (pour couper court à une procédure judiciaire indépendante, le pouvoir lance "une enquête préliminaire" menée par un procureur ami de Sarkozy,qui doit avoir l’autorisation de la personne perquisitionnée pour agir. .
Les députés d’Europe Ecologie ( dont Eva Joly) se sont exprimés sur ce scandale.*).
La société française, les français, sont malmenés.
Derrière le scandale des situations, apparait la violence des choix politiques. A la région Rhône Alpes, malgré les reformes de l’ Etat qui ôtent à la région la quasi totalité de son autonomie fiscale, nous nous engageons à mener dans le cadre de notre budget des politiques respectueuses des personnes fragiles, de la démocratie et de la transparence financière.

Marie-Odile Novelli , vice présidente du Conseil régional Rhône Alpes Europe Ecologie Verts

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Faisons le point sur le "deficit" des retraites :

- tout de suite, 32 milliards
- à moyen terme 65 milliards
- 100 milliards à terme.


A l’heure où le plan de rigueur pèse sur les classes moyennes et sur les classes très modestes , "l’affaire Bettencourt- Woerth" sonne comme une véritable provocation :

les projets de rigueur :

- arret du plan de relance (15 milliards)
- gel des remunérations de la fonction publique (10 Milliards)
- un espoir de reprise (illusion ?) estimé à 11 milliards
- manque encore 4 milliards et ce sera ponctionné sur :
Les contrats aidés qui vont passer de 400 000 à 340 000 avec la baisse du salaire brut prise en charge par l’Etat ( 80 % dès 2010, contre 90 % ).

- Les familles devront choisir entre la demi-part fiscale pour enfant à charge (étudiants) et le versement d’une aide personnalisée au logement (APL). Ces deux avantages étaient jusqu’ici cumulables.
- L’allocation aux adultes handicapés sera augmentée de 3,5 % au lieu des 4,5 % prévus. La hausse de 25 % en cinq ans promise par le candidat Nicolas Sarkozy sera étalée sur six ans.
-Emplois aidés : Les associations vont trinquer plus que les particulier :
Les emplois à domicile. L’abattement de 15 points sur les charges sociales d’un employé à domicile déclaré au salaire réel est supprimé. Mais la réduction d’impôt correspondant à l’emploi d’un salarié à domicile est maintenue. L’exonération de cotisations patronales sur les salaires jusqu’au Smic, dont bénéficiaient les associations et structures agréées par contre supprimée.

L’affaire Bettencourt- Woerth :

Avec un patrimoine de 17 Milliards, Mme Bettencourt paie 30 millions d’impôts, ce qui signifie qu’elle est imposée à o,17% seulement, Faites le test : 30 millions divisés par 17 000 millions = 0,00176 et des poussière).
Le conflit d’interet, la consanguinité qui frappe aujourd’hui le monde des affaires et le monde politique au pouvoir nationalement mettent aujourd’hui en lumière les tentatitives engagéees de puis quqlues années par le gouvernement Sarkozy pour restreinte l’indépendance de la justice.
Pour couper court à une procédure judiciaire indépendante, le pouvoir lance "une enquête préliminaire" menée par un procureur (avocat général , ami de Sarkozy) , qui doit avoir l’autorisation de la personne perquisitionnée pour agir.
Et ensuite, le gouvernement agite un nuage de fumée en traitant Media-part , site d’anciens journalistes du monde (notamment) de fascites !
Les députés d’Europe Ecologie ( dont Eva Joly) se sont exprimés sur ce scandale.
*en savoir plus

Nos déficits, comme le dit Jacques Généreux, sont des choix politiques.
Nos droits citoyens, nos systèmes de solidarité et d’économie aussi.
Derrière le scandale des situations, apparait la violence des choix politiques.
Marie- Odile Novelli