RENTRÉE SCOLAIRE EN BAISSE DE MOYENS

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

RENTRÉE SCOLAIRE EN BAISSE DE MOYENS :
REACTION DE PH.MERIEU AUX PROPOSITIONS DE LUC CHATEL, COMMUNIQUÉ EUROPE ECOLOGIE/VERTS/INTERVENTION MO. NOVELLI AU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

RENTRÉE SCOLAIRE EN BAISSE DE MOYENS
REACTION DE PH.MERIEU AUX PROPOSITIONS DE LUC CHATEL, COMMUNIQUÉ EUROPE ECOLOGIE/VERTS et NTERVENTION MO. NOVELLI AU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Communiqué de presse du 1er septembre 2010
Rentrée 2010 : les cinq erreurs de Monsieur Chatel


Voilà le temps de la rentrée scolaire, marronnier habituel de l’automne approchant. Pourtant cette rentrée 2010 est bien particulière, tant le gouvernement et son ministre de l’éducation concrétisent des choix politiques qui nous paraissent de véritables erreurs. 
 

La première erreur, c’est de considérer l’éducation et la formation comme un coût plutôt que comme un investissement pour l’avenir. Le non-remplacement d’un professeur sur deux, application aveugle de la RGPP, aura un effet infinitésimal sur la réduction du déficit public mais des conséquences importantes sur la qualité de l’enseignement donné à nos jeunes. Encore 16 000 postes supprimés cette année, ce sera moins de professeurs remplaçants, une augmentation des effectifs par classe, moins de temps disponible pour les élèves en décrochage... Ne sacrifions pas la dette éducative, sociale et écologique au seul profit de la dette financière.
 

La deuxième erreur, c’est de privilégier la défiance plutôt que la concertation. La mise en ¦uvre à marche forcée de la réforme du lycée, qui commence par celle de la classe de seconde cette année, en est un parfait exemple. Défiance envers les élèves, qui, fait historique, commencerons l’année sans leurs manuels scolaires. Défiance envers les conseils régionaux, qui devront financer les manuels adaptés au nouveau programme au moment même où l’Etat assèche les finances des collectivités territoriales. Pour la région des Pays de la Loire, c’est un effort supplémentaire de 2 millions d’euros pour cette rentrée.
 

La troisième erreur, c’est de choisir l’obsession répressive plutôt qu’un soutien aux familles en difficulté. Il est plus facile d’occuper les médias en proposant la suppression des allocations familiales pour les familles des élèves absentéistes, mesure injuste et inefficace, qu’en proposant des solutions concrètes pour aider ces familles à sortir la tête de l’eau. De même qu’on ne lutte plus contre le chômage, mais contre les chômeurs (suspects de ne pas chercher du travail et de profiter de l’aide sociale), on ne luttera plus contre le décrochage scolaire, la démobilisation des élèves, les difficultés des familles, mais contre la prétendue “démission” de parents qui, selon toutes les enquêtes et les recherches, s’avèrent plutôt “démunis” que “démissionnaires”. On sanctionne les personnes quand il faudrait s’attaquer aux causes, se demander pourquoi les élèves sont absents de l’école et pourquoi les familles ne peuvent ou ne veulent pas exercer leur autorité pour les amener à y aller.
 

La quatrième erreur, c’est de renoncer à donner aux enseignants les moyens suffisants pour exercer correctement leur mission. Les professionnels de l’éducation sont inquiets et désabusés ; ils oscillent entre rébellion et dépression. Il faut leur redonner la fierté du service public si essentiel qu’est l’éducation, l’autonomie et les moyens suffisants pour y réussir. Le temps nécessaire à la formation au métier d’enseignant est une brique essentielle pour relever ce défi. Les professeurs stagiaires seront dorénavant immédiatement en permanence face aux élèves sans temps de formation suffisant, comme si la formation au métier d’enseignant était un luxe dont on pouvait se passer.
 

La cinquième erreur, c’est de préférer la petite phrase et l’art de la communication aux réalités de terrain et à la pédagogie qu’il faut mettre en place. Le ministre vient d’annoncer que « toute violence verbale à l’égard des personnels entraînera une procédure disciplinaire, et toute violence physique donnera lieu à un conseil de discipline ». Pareille déclaration est doublement grave : elle montre que la réflexion du gouvernement sur la violence scolaire se limite à n’envisager que sa répression et pas sa prévention. En présentant cette orientation comme une nouveauté, il donne par ailleurs à croire que la sanction de tels actes serait devenue exceptionnelle. Il insulte ainsi les professionnels de l’éducation, qui, dans un contexte de réduction de la présence des adultes dans les établissements scolaires, n’ont pas attendu que le ministre leur rappelle que la violence devait être sanctionnée. Idem pour l’idée de faire lever les élèves à l’entrée en classe du professeur. La discipline émane du travail bien organisé et non l’inverse. C’est le sens de la formation du citoyen que doit promouvoir l’école : les règles et les interdits ne valent que par ce qu’ils autorisent ; les rituels par ce qu’ils rendent possible. Les cadres disciplinaires doivent faire l’objet d’une élaboration collective et avoir du sens pour tous les acteurs. Au risque de confondre l’éducation et le dressage.

Europe écologie - Les Verts

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2ème Conférence régionale permanente des partenaires pour la prévention de l’exclusion 
 

DÉCROCHAGE – RACCROCHAGE ÉDUCATIF12-18 ANS
 
 

mercredi 2 juin 2010 de 9h00 à 13h00 
 

Salle Club 
 

Intervention de Marie-Odile NOVELLI + PM 

Vice-Présidente du Conseil régional déléguée au Logement,
à la politique de la Ville et aux Solidarités
 
 

En France, l’éducation est « nationale ». Le système scolaire, au cœur du projet républicain, est l’outil privilégié pour l’apprentissage d’un monde commun, pour l’accès à l’emploi par le diplôme, pour la régulation sociale avec un système affiché comme méritocratique. L’Etat est le garant de ce système. Il définit les programmes et administre le corps enseignant.

Toutefois, cet ordonnancement présente des lacunes, se transforme et doit se transformer.

Ainsi, en Rhône-Alpes, près de 5000 jeunes sortent sans qualification du système scolaire et 32 000 sont suivis dans les missions locales et PAIO, notamment dans les quartiers en difficulté.
Il est vrai que dans notre pays, on tend à survaloriser le diplôme et que l’on peut réussir sa vie professionnelle autrement. Toutefois, l’accès à une qualification validée par un diplôme reste un atout que nous devons prendre en compte. En outre, l’échec scolaire s’accompagne souvent d’un sentiment d’échec personnel ou de révolte qui contribue à l’exclusion sociale.

Je sais gré au CESR d’aborder de contribuer à cette transformation en abordant la question de la réussite éducative et pas seulement scolaire. L’éducation englobe d’autres moments de la vie qui peuvent être tout aussi formateurs et complémentaires – le soir après l’école, les week-end, les vacances…- et d’autres acteurs - comme les parents ou le milieu associatif comme l’éducation populaire. Appréhender l’éducation d’un jeune comme un système incluant et dépassant l’école est déjà un progrès. C’est un des facteurs de réussite des Programmes de Réussite Educative que nous avons pu constater dans le cadre de la politique régionale de la ville.

Face à ces constats, je suggère deux pistes qui nous sont accessibles pour améliorer la situation : être inventif et coopératif.

Etre inventif signifie dépasser les dispositifs existants lorsqu’ils ne sont pas efficaces pour mettre en place les moyens qui favorise la réussite. Cela passe sans doute par une politique de la demande et non de l’offre, c’est-à-dire d’outils définis en fonction non des habitudes mais des bonnes solutions à apporter. Ainsi, la mise en partenariat des acteurs éducatifs s’avère efficace… et parfois en contradiction avec les logiques institutionnelles. Nous devons aussi nous adapter au terrain. Selon la problématique du jeune concerné, selon les territoires, selon les établissements scolaires, selon les ressources associatives locales, les partenariats pertinents ne sont pas identiques. Depuis Charbonnières, comme depuis Paris ou comme depuis le chef lieu de Département, nous ne pouvons pas définir le partenariat pertinent. En revanche, nous avons la responsabilité de favoriser sa mise en place localement.

Etre coopératif. Notre présence ce matin est le signe que de nombreux acteurs sont présents pour favoriser la réussite éducative. Cet intérêt est positif. Toutefois, cela introduit aussi un risque de complexité et de concurrence. Vu les problèmes financiers que connaissent toutes les collectivités publiques, l’intérêt général est à la coopération. Je remercie bien chaleureusement le CESR pour cette mise en relation des Départements, de l’Etat et de la Région. Ce n’est pas toujours simple mais c’est nécessaire. Cette coopération mérite d’impliquer les agglomérations et leurs communes. Elle mérite aussi de d’intégrer d’autres acteurs, comme le milieu associatif. La contribution de chacun, en fonction de ses capacités et de ses savoir-faire doit être reconnue. Comme c’est ma délégation, je souligne que les acteurs de la politique de la ville peuvent être utiles, du fait de leur expérience en matière d’exclusion et de partenariats transversaux aux approches sectorielles et aux logiques organisationnelles.

Je conclurai simplement en insistant sur le fait que nous devons être non seulement porteurs de changement mais aussi attentifs aux acteurs terrains porteurs de ces changements.
La Région, par delà ses délégations respectives, reste attentive à toutes les innovations qui permettraient d’améliorer le système éducatif local (la participation des parents à la vie de l’école, la valorisation des acteurs démontrant des résultats et une responsabilité particulière dans l’action, les pratiques pédagogiques suscitant l’intérêt et l’engagement du jeune…).

MO.N