Démocratie en marche en Egypte, Libye,Tunisie ? Et en France ?

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Les peuples peuvent- ils prendre en main leur destin aujourd’hui ? Qu’est ce que la Démocratie au Magreb ? En Libye ? En FRANCE ? LA DÉMOCRATIE est- elle conditionnée par la RÉVOLTE DES PEUPLES ? Essai... [ Libye : rajout le 18.3.11]

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Les peuples peuvent-ils prendre en main leur destin aujourd’hui ?

Dans les pays du Magreb ou du Makrech ? En Libye ? Qu’est ce que la démocratie, finalement ? Et quel avenir démocratique en France ? Essai...


[NB : J’ai d’abord rédigé cet article un peu à chaud au début des évènements marquants, le 2 mars. Puis [le 5 Mars], j’ai eu besoin de préciser un peu ce que j’entendais par "democratie", du moins de dire ce que ma culture écologique et ma vision de la société me permettait de développer comme conception démocratique. J’ai aussi rajouté quelques actualisations, plutôt que de réecrire systématiquement de nouveaux textes. Le travail d’élue est prenant, je ne peux passer ma vie sur un blog, et l’anectodique ne me motive pas suffisamment.]

I. Tunisie, Egypte, Libye : Démocratie en marche, à soutenir, sans colonialisme !

[art. rédigé le 2 mars, lorsque les "rebelles" étaient en train de se faire massacrer].
Les Libyens paient aujourd’hui la làcheté de la communauté internationale envers Kadhfi.
L’urgence, aujourd’hui, c’est d’aider les libyens. De les aider à ne pas mourir.Le propre d’une dictature, c’est qu’elle fait peu de cas de la vie des gens.
(lire notre communiqué).
Comme le dit Cecile Duflot "la France a vendu des armes à un fou"(lire l’itw cecile Duflot /Rue98).
Longtemps le parti écologiste a été un des rares partis à boycotter systématiquement le Colonel et sa dictature. Les évènements nous montrent malheureusement combien la paresse ou la mollesse peut-être criminelle.
La situation s’aggrave d’ailleurs aussi en Tunisie, où la police semble renouer avec la répression.lireRue89

Dans l’immédiat, une aide humanitaire internationale à ces pays et pour les réfugiés d’Asie et d’ Afrique qui fuient la libye semble indispensable. La question d’ une zone d’exclusion aérienne est posée au plan international.
Les zones d’exclusions sont devenues un instrument pour arrêter les Etats auteurs de crimes contre l’humanité (Pour mémoire, En Bosnie et au Kosovo, c’est une résolution de l’ONU qui en a défini les modalités, dans le cadre de l’article VII de la Charte des nations unies qui autorise le recours à la force).
Mais tout de suite, ce qui est en jeu, c’est la capacité des libyens à se défendre face aux armes de Kadahfi (souvent françaises ) pointées sur eux ! * [N.B:12 jours après l’écriture de ce texte, la ligue arabe et la France ont pris position, il n’y a toujours pas d’actions internationales et la résistance libyenne perd dramatiquement du terrain.]

Libye, (ajouté le 18 Mars) : L’ONU vient de prendre une résolution 1973, dans le sens que j’évoquais le 2 mars, mais tard, trop tard, de mon point de vue. Comment intervenir sans dégâts alors que les forces de Kadhafi au sol sont dans les faubourgs de Benghazi ? Sans "Dommages collatéraux ?" Il n’y a plus guère de force de dissuasion possible.
C’est vrai qu’il s’agit d’enjeux extrèmement complexes, concernant la possibilité pour des peuples de se déterminer librement, sans que d’autres décident à leur place, dans un processus démocratique. La situation est- elle comparable à la révolution Tunisienne, Egyptienne ? Outre que Kadhafi est plus dangereux, on n’a pas affaire à un pays unifié mais à des tribus (Warfala, Zaouya, Toubou) et personnellement je manque d’éléments pour apprécier la nature potentiellement démocratique de ces mouvements, non dans l’intention, mais dans les résultats. Quoiqu’il en soit, laisser les insurgés qui aspirent à plus de liberté et les familles qui les soutiennent se faire tuer sans réels moyens d’action (par rapport à l’armement) alors que nous avons équipé- pour des raisons de commerce et de lucre- Kadhafi est plus que choquant et necessite un rééquilibrage.
Ces ajustements pour la liberté, pour l’égalité, ont necessité dans l’histoire,
l’engagement de nations : que l’on pense à la guerre contre l’esclavage aux US, à la révolution Américaine ou Francaise, ou à la resistance face à l’ Allemagne Nazi. Si l’on veut intervenir sans esprit colonialiste, c’est l’aide à la résistance qui me semble d’abord la plus légitime, les résolutions adoptées valant essentiellement comme dissuasion, et rappel au droit. A condition que la"communauté inernationale réagisse à temps.
L’issu, aujourd’hui, dépendra de la capacité de "la communauté internationale" à faire appliquer, sans enlisement, sans dépassement de mandat i.e. sans ingérence, le cessez le feu, et la résolution de l’ ONU c’est à dire à dire : protection des civils sans occupation du territoire ( cf droit international) mais possession du "ciel" libyen sous forme de zone d’exclusion aérienne ( expressément demandée par les 22 Etats de la ligue arabe) avec interdiction des vols libyens ; embargo sur les armes ; gel des avoirs de Kadhafi, lire
Une voie étroite. Qui laisse de côté d’autres civils malmenés par des Etats tels que le Barheïn ou la Syrie !.(Fin de l’ajout du 18.3).

Changer de regard sur nos voisins méditerranéens :

la cécité des pays Occidentaux sur le potentiel de révolte et sur la capacité démocratique des peuples du Magreb et du Makrech à construire leur avenir a une explication : la rémanence de leur perception condescendante, pour ne pas dire colonialiste du reste du monde.
Dans le fond, c’est une histoire ancienne : colonisation, capitalisme libéral, ont en commun la loi du plus fort. Autrement dit l’absence de solidarité internationale - différente de l’assistance. Cette idéologie, à des degrés divers, n’est malheureusement pas l’apanage de la seule droite !
[Il y a un siècle ou un demi - siècle, la question de la décolonisation partageait la gauche. L’émancipation des peuples n’a jamais été un objectif limpide pour les hommes et femmes politiques qui ont représenté la gauche au gouvernement ou même à l’assemblée nationale. ( écouter la chronique de N.Janneney sur France culture ce samedi 5 mars, qui recevait l’historien Michel Vinock : Clemenceau Homme de Gauche ? ou Lire sur ce site en bas de page *Clémenceau)]

Ce qui est nouveau peut-être, c’est que la vision rétrécie qu’ a l’ Occident de l’avenir des peuples et du monde fait déjà de l’ Europe une région en déclin.. Le renoncement aux valeurs d’égalité (égalité n’égalant pas identité) nous prive de clairvoyance et d’efficacité.
J’exagère ? à peine :
coup sur coup, deux publications récentes posent, sous des angles différents, ce problème :
- Il s’agit, d’abord, de Courrier international de Mars 2011
qui interroge :
L’Europe est elle morte ? Rivalité mesquines, manque de vision, non seulement l’ Europe ne fait plus rêver mais elle est devenue inerte face aux défis du 21 ème siècle. N’ayant pas intégré que les enjeux nationaux sont dépassés, l’ Europe n’a pas de vision mondiale et n’a plus de perspectives à offrir. Ni au plan social, ni au plan écologique. Même au plan économique !

- L’autre publication, c’est celle d’Eric Laurent, Le scandale des délocalisations :
Eric Laurent, journaliste d’investigation atypique*(*il a travaillé au Figaro, avec JL Servan Schreiber et à radio France) dénonce dans ce livre comment l’ Occident,via le chantage aux délocalisation, court à sa perte.
Avec le soutien des politiques de droite et de gauche, et l’argent public, nos entreprises tirent qualifications, salaires et recherche, vers le bas.
Non seulement la Chine ou l’Inde prennent leur revanche, et ne sont plus des zones de sous-traitance mais elles deviennent des rivaux commerciaux que l’ occident sous-estime. ("lire ) . Les entreprise chinoises par ex n’ont pas besoin de racheter les firmes Americaines ou Européennes puisqu’elles acceptent sans bourse délier, de transférer en Chine leur technologie et leur R§D. Des chefs d’entreprise commencent par tuer l’emploi chez eux pour le transférer dans un pays dont ils apprécient les faibles niveaux de salaires et l’absence de droits sociaux (d’où les liens privilégiés avec les dictatures). Puis devant leurs exigences croissantes, il vont accepter de laisser tuer l’innovation.
L’Europe décline, pire, l’Europe agit pour sa perte, contre elle même, et ne s’en aperçoit pas. Elle semble peiner à admettre que les économies asiatiques sont aptes à nous dépasser. Question de vision. N’acceptant pas "viscéralement", d’un point de vue philosophique, l’égalité (c’est moi qui le dit), elles sont incapables de penser la place de l’autre : elles sont donc incapables également, de se défendre (c’est aussi moi qui le dit). La question économique est emblématique. L’absence de capacité à changer de logiciel chez nos "élites" [car des forces innovantes existent dans la société*] est redoutable. Elle pose inéluctablement la question du débat démocratique insuffisant sur tous ces champs, notamment en France.

[* Les élites ne voient pas facilement les forces d’innovation d’un pays : le journaliste E. Maurin- tout comme d’autres d’ailleurs tels que J. Attali- ne fait pas exception. Il est extrêmement intéressant dans sa capacité à percevoir les risques, mais ne voit pas, ne comprends pas la richesse potentielle des acteurs anonymes de la société.
Il en va de même des grands partis].

II. Finalement, c’est quoi, une démocratie, notamment pour un(e) écologiste ?

Je me vois obligée de préciser un peu ma pensée : derrière le mot "Démocratie", il y a trop de réprésentations... Alors, brièvement, pour être un peu plus claire :
Le pouvoir des peuples (démocratie) n’existe pas sans la vision sociétale qui la sous-tend. Sinon, on est dans la Démagogie, et il n’y a plus à terme de cohésion sociale*, *qui suppose l’existence de solidarité et le partage de valeurs et de normes.
Ce dernier point est fondamental. La démocratie suppose un consensus largement majoritaire sur ce qui fonde notre cohésion*, sinon, ce consensus est à refonder. ["Liberté , Egalité, Fraternité" : cette devise, qui fonde notre république, reste, lorsque l’on interroge les Français, ce à quoi ils aspirent ; et à quoi ils aimeraient s’identifier encore. Mais ils considèrent qu’elle est de moins en moins appliquée !]
Cette cohésion sociale implique de ne plus accepter le capitalisme mondial libéral et financier : ses motivations et ses objectifs vont à l’encontre nos valeurs. Ce mode économique dominant joue clairement contre la cohésion sociale, et, on commence à le mesurer, il joue aussi contre la démocratie : les délocalisations font bon ménage avec les dictatures et l’absence de droits sociaux (Libye, Chine...). D’où les divergences d’approche entre sociaux démocrates et écologistes (ou gauche écologiste) sur ce plan.
L’Ecologie politique, issue - avec le feminisme et l’écologie comme science- de ce que l’on appelait alors le "tiers mondisme" a fait sienne depuis le début la devise républicaine (liberté Egalité fraternité) à un niveau mondial.
Cette position -qui est la mienne- est finalement à mon sens la seule réaliste possible, à moins que l’on préfère la guerre.
Elle n’est pas contradictoire avec la diversité économique ou culturelle, avec le respect de la différence. Pas contradictoire par exemple avec la volonté de relocaliser l’économie notamment l’agriculture (une forme d’antidote à la mondialisation libérale), ni contradictoire avec la diversité culturelle (y compris régionale).
Elle n’est pas "dogmatique" : elle fait écho au "tous égaux, tous différents" et fait référence à un universalisme des droits mais pas à une similitude des êtres (individus identiques). L’universalisme -abstrait- peut cohabiter avec le maintien de la loi du plus fort, elle- même cohabitant avec la charité ou l’assistance. C’est par ex. au nom d’un universalisme abstrait, que la loi sur la parité a parfois été condamnée, jugée inutile, par des femmes de gauche ! Car la représentation politique était à ce point abstraite que peu importait son incarnation (Il faut aussi dire que les "quotas ", d’actualité à une époque plutôt que la parité, pouvaient être assimilés à juste titre à de la charité).
Il me semble que c’est dans l’effort pour concilier diversité et égalité, égalité de la valeur humaine et solidarité non deresponsabilisante ni totalitaire- , que l’on peut atteindre ces objectifs a priori contradictoires.
Il s’agit d’une vision de l’être humain et du monde : profondément non colonialiste, qui accepte la diversité. Qui refuse l’élitiste excluant, tout en affirmant un objectif d’émancipation (individuelle et collective), donc de responsabilisation individuelle et collective.
Cela n’a rien de démagogique. Il y a une exigence plutôt élevée, qui fait appel à la responsabilité de l’individu pour construire un intérêt général.
C’est "complexe".
Comme la vie. Comme l’écologie. Si l’on résume, on est bien dans un développement des idéaux républicains "liberté, égalité, fraternité", disons qu’il y manquait un aiguillon, un moyen de concilier la liberté et la fraternité, et un moyen de répondre aux enjeux environnementaux, qui nous incombent car ils sont issus de nos actes sur la planète . Cet aiguillon, c’est l’autonomie, donc l’émancipation, et la responsabilité collective. On pourrait dire que c’est cela, l’apport de l’écologie à cet idéal issu de 1789.
Il s’agit d’une démarche dynamique, voire révolutionnaire (ou évolutionnaire car non violente) qui ne peut ni s’accommoder du conservatisme des élites, ni s’accommoder du refus de la diversité.
Elle est exigeante, met l’accent sur la responsabilité individuelle et surtout collective, sur la co-construction, sur de l’entreprenariat collectif pour l’intérêt général . Beaucoup de nos discussions à gauche(je ne parle même pas de la droite) sont issues de ces incompréhensions là.
MO.N-

III. Alors finalement, les peuples peuvent- ils prendre en main leur destin aujourd’hui ?

Il y a un mois je m’interrogeais en ces termes :
2011 marquera-t-il le début d’une autre ère, moins centrée sur le règne du fric et du capitalisme financier destructeur de cohésion sociale ?
Marquera- t-il la reprise en main par les peuples de leur destin économique, social, environnemental, face aux puissances de l’argent et
face aux gouvernants ?
On peut l’espérer en Tunisie, où le peuple tunisien, en chassant ben Ali, a ouvert une voie, meme si les étapes à franchir pour la démocratisation du pays sont encore nombreuses. Notamment, la liberté d’information doit être rétablie et les prisonniers politiques libérés, des élections présidentielles et législatives démocratiques doivent être organisées.

La situation est plus complexe en Egypte, où une 3ème voie politique , autre que fondamentaliste et religieuse, et autre que militaire, est à construire. Ce n’est pas une mince affaire.
(Pour soutenir le peuple Egyptien dans son effort démocratique, voici une pétition à faire circuler.cliquer)

Et en France ?

En France, pays qui s’illustre depuis 35 ans par son absence de démocratie dans les choix énergétiques (cf le nucléaire ou le projet d’expoitation de Gaz de schiste) ou face aux industries pharmaceutiques (cf le mediator) ou dans l’inéquité du lobbying des banques ou des sponsors des medias, j’estime que ce n’est guère brillant.
Le Grenelle dont Borloo est si fier a tout juste permis de débattre a postériori de régulations possibles sur des domaines connus et anciens. Toujours rien face aux technosciences actuelles et à venir !(cf nanotechnologies). Ce sont les processus de décision et de contrôle qui sont en cause. Nulle en democratie sociale, la France est également, sans surprise, nulle en démocratie sanitaire, environnementales, etc.
( Signer la pétition : Gaz de schiste, non merci ! cliquerEt lire l’article sur ce site)

Autre signe, sur le plan économique, de la faiblesse de la démocratie sociale :  : qui sait en France que la moyenne des heures travaillée est réellement inférieure à 32 h/s hors chômage en Allemagne ou aux Etats Unis ? Que la croissance n’existe déjà plus depuis longtemps en Occident et que, au delà de la question de la localisation de l’emploi et de la répartition plus équitable du travail, c’est la question de la répartition des richesses crées -qui béneficie avant tout à la finance- qui est cruciale aujourd’hui ? A tout le moins, a- t- on le devoir de poser ces questions là, jamais reprises du reste ou si peu par les média. Une démocratie vigoureuse a des vrais débats en toute connaissance de cause.

Le pire est sans doute notre système institutionnel, qui nous empèche de procéder ensemble à des choix de société décidés démocratiquement, sur une base assez large.
Finalement, il nous semble hélas que seule une révolte peut nous éviter de nous faire confisquer le choix de notre avenir par un système électoral qui nous mène droit dans le mur.
Assez de faux choix entre l’homme fort de l’UMP , le/ la chouchou des sondeurs pour le PS, et / ou la fille Lepen ! Dans le meilleur des cas, ce (cette) "président"(e) ne représenterait au 1er tour qu’un peu plus de 20% des votants, soit, avec environ 50% d’abstention, guère plus de 10% du corps électoral.
Quoi de plus normal que de
vouloir décider pour des projets de société, tels que la distribution des revenus, la fiscalité et l’endettement, les conséquences de la dégradation de l’écosystème planétaire, la question du travail pour les différentes générations, l’éducation, et la solidarité de notre société ? Ces questions peuvent être mieux traitées, comme le montrent nos voisins du Nord. Ce n’est pas que nous manquons de talent pour le faire, mais nous somme face à un blocage institutionnel et politique ! Il est normal que nous refusions de voir gaspillés et non utilisés les talents de la société française. Normal que nous puissions parier que sur des objectifs concrets nous pouvons rassembler une assez large majorité, plus large que celle d’un seul parti.
Pour cela, il nous faut changer cette Constitution qui place l’égo ou la personnalité d’un homme au centre de la chose Publique (de la République) en lieu et place des objectifs politiques utiles pour la France et à partager. Changer ce régime présidentiel archaïque. Dans aucune démocratie digne de ce nom, le législatif n’est à ce point soumis, comme en France, à l’éxécutif, et le pouvoir exécutif autant concentrés entre les mains d’un homme.
Enfin, et ça n’est pas un hasard, les pays qui assurent le mieux la solidarité nationale sans l’endettement * sont aussi ceux qui ont le système le plus démocratique, où la représentation politique n’est pas réduite à deux " camps" et où existe une bonne dose de proportionnelle. (* Voir faut- il bruler le modèle social français, seuil, de A. Lefebvre et D. Meda).
Faute d’avoir permis ce changement, le parti socialiste, qui seul aurait pu (ce n’est quand même pas l’ UMP ?) sortir du blocage et de l’entre soi, concentre années après années le poids de l’amertume et de la désespérance, donc de la colère, des Français. Qui ne voteront plus. Ou choisiront les extrêmes, véhicules de la colère.

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Le débat démocratique, il a bien un peu eu lieu, de Vendredi à Dimanche à Grenoble, aux états généraux du renouveau organisés par Libé -Marianne

Par exemple, avec Pierre Larrouturou, économiste d’ Europe Ecologie, applaudi pour ses propositions de créations d’emploi et pour sa démonstration sur l’absence de croissance malgré l’augmentation de la richesse et de la productivité, et la réalité d’un temps de travail (hors chômage) inférieure à 32 heure aux US, en Europe etc mais très mal partagée : entre chômage, temps partiel.
ou, par Pascal Canfin, journaliste à alternatives Economiques et député européen Europe Ecologie (encore) sur la finances, dont les propositions ont même recu à la fin le soutien de jean Perlevade ! Ou - autre Ecologiste, rhonalpin - avec Philippe Méirieu sur la jeunesse et la citoyenneté européenne, ou enfin, avec Eric Favey (un "non Vert", à ma connaissance) sur les questions éducatives et culturelle de la petite enfance à l’âge adulte…
Des débats qui, dans les ateliers auxquels j’ai pu participais, plutôt techniques (sur la sécurité par ex,) ont reçu un écho positif au delà des clivages classiques.
Mais ensuite ?
Que faire pour éviter que chaque appareil politique reparte avec son fond de commerce à défendre, le Parti socialiste, joyeusement hégémonisme ( il n’attends que les présidentielles pour rétammer ses concurrents à gauche et s’occupe en attendant à freiner l’avancée de ses collègues divers gauches écolo sur le terrain) entonnant son couplet classique : face à Marine Lepen, il faut une candidature unique pour éviter un 21 avril bis. ? Le problème est que de toutes les propositions, ce sont celles du PS, pour les ateliers que j’ai suivies, qui m’ont parues les moins créatives et surtout les moins soucieuses de démocratie.
Alors, on se prends à rêver d’une effervescence joyeuse de la société civile, un peu comme de l’autre côté de la méditerranée, et d’une société qui oblige la nomenklatura politque à s’ouvir à la démocratie sociale en mouvement au lieu de camper sur son territoire.

MO.N