Actualités Vertes
N°14 – Novembre 2016

Meylan : une qualité de vie menacée

Certes, depuis l’élection du nouveau maire, nous voyons des signes encourageants : la concertation est menée par Mme Hours sur le devenir du terrain public de la piscine des Ayguinards et, en lien avec la Métro, sur le terrain privé PLM (ex Schneider- Electric, au carrefour Vercors/Verdun). Mais la destruction des arbres fait encore rage sur les avenues de Meylan où poussent les immeubles. Et la commune peine toujours à dire comment elle assurera les services de base tels que crèches, écoles, aux deux ou trois mille nouveaux habitants, en l’absence de planification urbaine municipale pourtant indispensable au bon fonctionnement des quartiers. Ce n’est pas faute d’avoir interpellé le maire sur ces questions, lors de chaque conseil municipal.

Nous sommes consternés par la disparition progressive du paysage meylanais, fait d’espaces verts et d’alignement d’arbres et de haies, sur les avenues de Verdun, des Sept-Laux, du Granier, et bientôt, du Vercors et de l’avenue du Vieux Chêne. Ce fléau a été rendu possible par l’adoption en 2012 - que nous avions contestée - d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) peu contraignant, qui a divisé par 2 les espaces boisés classés (EBC) et autorisé notamment la construction en bordure de route, et, donc, la suppression des haies arborées.
Nous appelons l’exécutif municipal à un sursaut salutaire, et à mettre un frein à ces dégradations.

La construction de la résidence Taillefer chemin du Vieux-Chêne implique la suppression de 17 beaux chênes et cela, malgré l’engagement des élus en réponse à nos questions. Lors du conseil municipal de septembre, nous avons demandé et obtenu le retrait de la délibération dont les conditions financières très favorables proposées au promoteur, ne correspondaient pas à l’autorisation votée antérieurement. Le maire a accepté que cette délibération ne soit pas soumise au vote, et les travaux n’ont donc pas encore commencé. Ce n’est qu’un sursis, et nous resterons vigilants sur la suite qui sera donnée.

L’urbanisation de la parcelle communale de la crèche des Buclos supprime l’espace boisé.
Est-il nécessaire de vendre cet espace public pour réaliser une opération immobilière ? La commune justifiait notamment ce choix par le fait qu’elle comptait retirer 1,8 M€ de cette vente. Mais elle n’est plus en situation financière délicate aujourd’hui. Le Compte administratif 2015 approuvé au début de cet été montre un excédent de plus de 5 M€, soit une capacité d’autofinancement de plus de 4 M€ (une fois déduits les frais liés aux emprunts existants). Sur le fond, nous sommes opposés au regroupement de la crèche des Buclos et des deux mini-crèches des Béalières en une grosse structure d’accueil de 90 bambins dans l’ex-école des Buclos, zone classée inondable.

Nous demandons depuis deux ans que la commune précise sa stratégie d’accueil des plus de 3000 nouveaux habitants  : dans quelle crèche, dans quelle école iront leurs enfants ? Fin 2015, la commune justifiait l’absence d’un besoin de nouveaux équipements sur la base d’une étude de l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise (AURG) qui prévoyait une augmentation de 266 logements seulement pour la période 2017-2022. En réalité, il faut y ajouter les 500 logements de PLM, ainsi que ceux qui se profilent sur le haut du terrain de la faculté de pharmacie.
En résumé, le sort de l’école, des crèches et du patrimoine meylanais doit être examiné à la lumière de l’actualisation de l’étude de l’AURG qui serait en cours.

Le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) est en construction et en concertation. C’est l’occasion de demander à la mairie d’agir et de faire inscrire en zone non constructible le terrain des Ayguinards, de réaffirmer l’importance de services de proximité, de la mixité fonctionnelle et sociale, du traitement environnemental des espaces non bâtis et aux abords des constructions..., sans oublier les "trames piétonnières" et pistes cyclables. Par quel chemin les enfants iront-ils à l’école à pied ?

Un maire réconcilié avec la nature

Dans son éditorial du journal municipal, M. le Maire se veut le "porte-parole des meylanais auprès de la Métropole", pour que "le futur PLUI permette de retrouver un niveau satisfaisant de maitrise du développement de notre ville", afin notamment d’assurer la "protection du patrimoine arboré et des haies, l’augmentation du recul des bâtiments par rapport aux limites de propriété" (...). Comme si la Métropole était responsable de l’urbanisme débridé de ces dernières années.
Un discours pour le moins cocasse quand on songe qu’il déplore aujourd’hui ce qu’il a voté avec sa majorité depuis plus de 10 ans. Si le transfert de la compétence urbanisme de la commune vers la métropole est effectivement en cours, les dernières constructions, qui ne respectent pas les règles qu’il demande, sont bien de la responsabilité exclusive de la commune.

Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes :
La politique droitière et anti-écologiste de L. Wauquiez
voir l’article
http://www.vertsregion.org/spip.php?article1418

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Ont participé à la rédaction de ce numéro : Jean-Claude Defrenne - Marc Nouvellon - Marie-Odile Novelli - Vincent Plauchu - Christian Ribard - Claude Tranchant - Muttiah Yogananthan
Actualités Vertes N° 14 – Novembre 2016