"Gilets jaunes" et crise du pouvoir, crise des modes decisonnels

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

L’executif, selon les commenteurs, n’aurait le choix qu’entre "céder" et" lâcher". Soyons un peu serieux : le choix à faire est à la fois d’empêcher les violences inadmissibles par tous les moyens dont dispose l’Etat, ET de considerer la question des injustices sociales, ET d’engager la France et l’Europe dans une transition écologiste créatrice d’emplois..Entre punir et gratifier, il y a une 3ème attitude qui est d’anticiper s’appuyant sur l’intelligence COLLECTIVE, démarche de base, quoiqu’ aujourd’hui bien absente puisqu’ on apprend que M.Orphelin,"deputé écologiste LREM" (1) et ses collègues avaient fait des propositions interessantes non retenues ( non examinées ?).

En se rappelant violemment à nous tous les "Gillets jaunes" mettent donc en lumière non seulement l’injustice sociale dont ils s’estiment victimes mais aussi le caractère dysfonctionnels des prises de décisions politiques.

Les problèmes auxquels nous devons faire face sont -ils en réalité à ce point aussi complexes que nous soyons condamnés à l’immobilisme ?

Politiquement, il n’est certes pas aisé de convaincre les plus gros prédateurs et pollueurs de la planète (EU représentés par Trump, Chine dont la puissance demographique accentue le poids négatif des actions contre le climat... ).Mais, outre qu’on peut travailler avec les Etats et villes et industriels qui le veulent pour contourner le problème, et negocier, il n’est pas vrai que l’on ne dispose pas de connaissances techniques suffisantes en France ou en Europe -qu’il s’agisse de l’isolation des batiments et logements, de l’agriculture locale biologique (pour tendre à une autosuffisance alimentaire), ou qu’il s’agisse des modes de transports, ou encore de la justice sociale et démocratie.

Sur le plan environnemental : les mesures possibles et souhaitables mises en avant par les associations ecologistes telles que le WWF (pascal Canfin ex ministre EELV) l’association Negawatt, les Verts européens, les élus écologistes dans les communautés urbaines ou les conseils regionaux ( Rhône Alpes dans les précedentes mandatures !) sont connues et en grande partie "rodées" depuis longtemps ( hélas) même s’il y a toujours des évolutions. Elles sont cependant toujours insuffisamment appliquées : il manque toujours l’argent. Les arbitrages financiers sont toujours défavorables, il manque toujours l’analyse de l’efficacité de chaque euro investi en matière d’environnement, de création d’emploi, de gain social..., et même sans augmenter les budgets, il manque l’orientation qualitative concrète qui consiste à passer chaque politique publique au crible de son impact ou de son apport positif sur le climat. On peut faire de même sur le plan de l ‘emploi et de la justice sociale.

Manque toujours également la distinction entre les investissements d’avenir qui génèrent des economies à terme et qui méritent que l’on s’endette, et les autres.
Ce qui fait que les choix stratégiques passent après le "soupoudrage" de court terme, après les i"nvestissements "poudre aux yeux " de moyen terme. Raisonner en couts globaux pour la société, sortir des politiques publiques en silo n’est toujours pas à l’ordre du jour...Travailler avec la société non plus !!

Sur le plan fiscal il faudrait faire payer le coût de la pollution notamment à toutes les grandes entreprises mondialisées (90 grands producteurs industriels de carbone seraient responsables de près de 50 % de la hausse des températures et d’environ 30 % de l’élévation du niveau des mers observées depuis l’ère préindustrielle !selon l’ONG américaine Union of Concerned Scientists (UCS) ( parution dans le journal scientifique Climatic Change).)
Le cout du rechauffement climatique est d’ores et deja estimé à plus de 2000 Milliards de dollars par an, et plus l’on attend, plus ce chiffre augmente.

l’enjeu est pressant, brûlant :

Plus de 4 Milliards de personnes vivent dans les regions les plus affectées,le bouleversement climatique avec épisodes de precipitations violentes et de secheresse et de diminution de l’eau potable ne fait que commencer alors que la population s’accroit dangereusement.
Lorsque le permafrost (sol gelé) de Siberie aura commencé à fondre, libérant le méthane qu’il contient, beaucoup plus néfaste pour le climat, alors l’effet boule de neiges s’enclenchera qui ne ne nous permettra plus de maitriser quoique ce soit. Malheureusement je redoute que l ’unique solution ne s’impose alors, naturellement, avec la guerre de tous contre tous ( nationalistes, mondialistes, immigrés, traditionalistes, riches, pauvres...) parachevant un cataclysme climatique, qui decimerait le tiers ou la moitié de la planète... Alors l’empreinte écologique des êtres humains diminuerait, qui laisserait un petit répit.
Et pourtant, qui accepterait en conscience d’ être un criminel de cette nature ? Mais c’est le cas, pouratnt, par indifférence et inertie...

Il nous faut donc créer un lobby pour le climat et la planète de la même maniere qu’ il existe des lobbies très efficaces contre le climat au profit des benefices des entrepreurs capitalistes, il nous faut créer un lobby pour les interêts humains et de la vie sur terre.

J’espère malgré tout que cette crise permettra de voir (un peu) mieux combien écologie et justice sociale sont liées, et combien la démocratie citoyenne, exigeante ( pour les dirigeants élus deconnectés du reel commun comme pour les citoyens qui doivent faire l’effort aussi de dialoguer sans nier le reel) n’est pas au programme de ce gouvernement...Peut il évoluer ?....

M.O.NOVELLI

(1)
Emblematique des arbitrages réalisés et des processus de decision voici un extrait de l’article de Manon Rescan [ le Monde ] à retrouver ce jour :
"Depuis plusieurs semaines, le député LRM écologiste Matthieu Orphelin pousse, avec des collègues, pour de nouvelles mesures sociales orientées vers la transition énergétique. Il avait alerté le premier ministre à ce sujet dès cet été. Dans un courrier en date du 17 juillet, que Le Monde a pu consulter, il proposait la mise en place d’une prime « mobilité travail » exceptionnelle et transitoire à destination des territoires ruraux et périurbains, prime qui ne serait versée que les années où le cours du baril de pétrole est élevé et fait grimper les prix des carburants. « Cette mesure permettrait de répondre au sentiment exprimé par certains d’être oubliés par le gouvernement, tout en maintenant notre trajectoire ambitieuse sur la fiscalité écologique », écrivait-il alors au premier ministre.
Au sein de la majorité, certains estiment que l’exécutif n’a pas été assez ouvert et à l’écoute de leurs remontées de terrain.
https://www.lemonde.fr/…/gilets-jaunes-les-propositions-des…
Reste que