Planète : combien de temps faudra t il encore manifester ?

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Manifestation des jeunes ce jour à 17 h à Grenoble pour le climat ( pl N.dame), manifestation vendredi prochain à Meylan contre les pesticides..."Combien de temps faudra -t-il- encore manifester ?" entend-on... Jamais les urgences écologiques n’ont parues aussi claires, la qualité de vie aussi "vitale ; militer pour la planète était beaucoup plus compliqué il y a 40 ans, époque de climato sceptiscisme. Mais, jamais également, les états et fédérations d’Etats n’ont abandonné autant de leur capacités d’action (sur les milieux vitaux, sur les capacités à investir dans un avenir commun etc)... Ces capacités d’actions, en vertu de la doxa du marché, ont été remises entre les mains des grandes entreprises et multinationales de telle sorte que la question est sans réponse aujourd’hui. Jusqu’à quand ?

"Les États-Unis se sont retirés de l’accord de Paris sur le climat,
L’Australie est en train de brûler et le gouvernement ne réagit pas,
La Banque européenne d’investissement continuerait à financer les combustibles fossiles sans la pression de l’opinion publique..."
C’est en ces termes que les jeunes, qu’on prive d’avenir et qui ont envie d’agir, peuvent en effet poser la question . https://fr.blog.ecosia.org/combien-de-temps-vatil-falloir/manifester
[Ecosia ? C’est le moteur de recherche qui utilise la publicité pour planter des arbres et lutter contre le rechaufement climatique.]

Manifester : est-ce la seule solution  ? Non : mais chacun peut apporter sa pierre.
Est - ce suffisant ? Non plus. Les consciences évoluent, certes, mais pas assez vite, et surtout, la difficulté la plus grande est bien de changer de société alors même que les états ont abandonné leur capacité de régulation au profit d’ acteurs économiques internationaux à qui ils ont abandonné une bonne partie du pouvoir ...

Ce sont les nombreuses conséquences du réchauffement climatique qu’il nous faut redouter, dont l’effondrement de la vie sous nos latitudes...
Selon une étude publiée fin octobre, la biomasse d’arthropodes a chuté de 67 % au cours de la dernière décennie ( Stéphane Foucart, journaliste au « Monde »).

En cause également les pesticides, dont l’ ANSES nous avertit le 28 Novembre que prenant acte que ce ne sont pas que les plantes OGM qui deviennent resistantes aux pesticides,avertit le 28 Novembre 2019 que les variétés de végétaux agricoles rendues tolérantes à un herbicide font courir le risque d’augmentation de l’utilisation de phytosanitaires, en raison du développement de résistances des mauvaises herbes...

Là, encore, à la manoeuvre, les associations environnementales mettent en lumière les insuffisances de l’Etat : le tribunal administratif de Grenoble, saisi par France nature environnement (ex-Frapna), enjoint l’État à mieux protéger des pesticides les points d’eau de l’Isère et de la Haute-Savoie, enjoignant ces derniers à revoir leur copie sur la question du périmètre de protection des points d’eau dans ces départements vis-à-vis des pesticides (fixé à 5 mètres), la notion de points d’eau (dont les zones humides) ayant été minimisée.

Au chapitre des bonnes nouvelles, on notera que la conscience écologique progresse fortement, de même que la volonté de prendre son destin en main
( empowerment) , que la chimère de l’homme augmenté fait à coté faiblement recette. On notera cependant que la montées des extremismes (fascisants) occupe le reste de préoccupations.

Parallèlement, de plus en plus de jeunes et de vieux mettent en première place la qualité de la vie, et les relations sociales et non l’accroissement du pouvoir d’achat, du moins pour ceux qui ont la chance de pouvoir vivre décemment. Pouvoir vivre décemment,ce qu’on appelle la Solidarité, est la première des conditions à une évolution écologique de masse. Cela vaut pour les pays "du sud" qui n’utilisent pas tous leurs droits à polluer à l’inverse de la France qui consomme l’equivalent de 5 planètes ( il faut integrer les couts environnementaux liés au transport des marchandises, le coût de l energie pour le fabriquer en Asie etc).

L’accroissement du sentiment de bien être apparait aujourd’hui n’avoir aucun rapport avec l’accroissement du PIB. Je placerai cet élément dans les bonnes nouvelles, même si les conséquences socio- economiques à en tirer, politiquement, sont encore assez balbutiantes ( des propositions existent, mais leur acceptabilité est encore trop faibles ches nombre de politiques).
Au delà, ce sont des reponses concrètes qu’il faut apporter, de nombreuses sont possibles, debattues et expérimentées, au niveau local...
Etre ambitieux, au moins localement, c’est ce que nous pouvons faire dans l’immediat.