Rassemblement des écologistes

, par  Marie-Odile NOVELLI , popularité : 0%

Le parlement des Verts adopte la stratégie de rassemblement de l’écologie./ Dernière minute : Eva Joly candidate sur la liste des Verts.

Rassemblement des écologistes (15 Sept.08)

DERNIERE MINUTE LEMONDE.FR
L’ancienne juge Eva Joly sera candidate aux élections européennes de juin
2009 en Ile-de-France sur la liste des Verts, a annoncé, lundi 15 septembre,
Daniel Cohn-Bendit, qui partagerait avec elle la tête de liste.

"Que je sois
n° 1 ou n° 2, avec Eva Joly, je suis sûr qu’on fait plus de deux élus en
Ile-de-France. Donc, nous serons de toute façon deux têtes de liste", a
indiqué le coprésident des Verts européens sur France-Inter.

13 Sept.08 : Rassembler l’écologie

Le parlement des Verts adopte la stratégie de rassemblement de l’écologie.

Corinne Lepage se démarque (voir infra) .

Texte adopté à l’unanimité du Conseil National Inter Régional des Verts le samedi 13 septembre

Lors du CNIR des 14 et 15 juin, nous avions adopté un texte listant les grands enjeux pour le prochain mandat européen et une proposition de stratégie de rassemblement partant des élections européennes pour couvrir l’ensemble de la séquence politique 2008-2012.
Les journées d’été de Toulouse ont conforté les orientations choisies au moment où la crise écologique frappe de plein fouet la société, accentuant la crise sociale et son lien déterminant avec la crise environnementale, impliquant plus que jamais d’être capable d’articuler réponse environnementale et réponse sociale.
Désormais, la complémentarité entre les acteurs de la société civile, du mouvement social et de l’écologie politique peut trouver son lieu d’expression. Aussi, en application de la décision de juin, le fructueux débat de ces journées d’été nous permet d’enclencher la dynamique de rassemblement de l’écologie en France, en lien avec le parti vert européen, fondée sur la préparation d’un projet européen partagé.

En effet, les suites de l’élection présidentielle et du Grenelle de l’Environnement ont mis en évidence les entraves systématiques à la transformation d’un débat environnemental omniprésent, et la mobilisation des citoyens en politique publique volontariste en France. Dans un cadre européen, il apparaît nécessaire à tous les écologistes de se rassembler autour d’une démarche politique commune. Elle aura pour but de proposer aux citoyens un changement de notre mode de développement qui permettra une décroissance soutenable de l’empreinte écologique européenne. Elle s’opposera aux politiques productivistes et économiques libérales mises en oeuvre en Europe.

Face à la montée des difficultés économiques et sociales dans tous les pays d’Europe, ces listes de l’écologie porteront une volonté commune de lier les réponses aux urgences environnementales et sociales. Des réfugiés climatiques aux victimes de la précarité, elles proposeront un nouveau modèle pour les premières victimes de la crise environnementale que sont les populations les plus défavorisées.

D’autre part, tant au niveau européen que dans chacun de ses pays membres, les politiques de repli sécuritaire constituent une menace réelle pour la démocratie. C’est un terrain que les écologistes ne doivent pas déserter. Il nous faut sans cesse opposer au nationalisme la diversité culturelle et rappeler la devise de l’Europe : « Unis dans la diversité ».

Dans cette dynamique, les Verts sont prêts à participer à un comité de campagne au sein duquel ils délégueront leurs représentants qui prendront toute leur place comme composante active du comité de campagne du rassemblement de l’écologie.

Pour ce faire, le CNIR mandate le Collège exécutif pour participer à ce comité de campagne en y déléguant ses représentants. Il prendra donc toute décision nécessaire à la bonne marche de ce comité de campagne. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Parti Vert Européen et de ses listes présentées dans tous les pays d’Europe.

Le programme se déclinera autour de l’affirmation d’un projet de société dont l’écologie de transformation constitue l’axe central, avec pour objectifs la décroissance de l’empreinte écologique au niveau de l’Europe et la promotion des valeurs de justice sociale, d’égalité, de solidarité et d’approfondissement démocratique.

L’élaboration collective d’une base programmatique partagée pourrait s’appuyer sur les points suivants :

La remise en cause des politiques économiques libérales et productivistes, . menées à l’échelle de l’Europe et portées par le dogme de la croissance et de la consommation, en les désignant clairement comme étant l’origine de la crise environnementale.
Le déficit démocratique européen devra figurer en bonne position de notre critique de l’Europe actuelle. La campagne défendra une démocratie européenne participative et transparente pour les citoyens. L’Europe fédérale des régions et peuples solidaires sera au cœur de nos interventions.
Elle devra apporter des réponses globales et concrètes à l’ensemble des trois urgences : environnementales, sociales et démocratiques. Elle rappellera que les normes européennes ne sont que des bases minimales communes, qui ne peuvent en aucun cas empêcher les Etats de se doter de législations plus ambitieuses.
Les dérèglements climatiques imposent que la priorité soit donnée à la sobriété, l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables.
Le rappel de nos propositions et notamment que la sortie du nucléaire civil et militaire est au cœur de notre campagne.
L’état de la planète et notamment les menaces sur la biodiversité exigent que de nouvelles directives soient prises au niveau européen dans le domaine environnemental.
À l’heure où les causes environnementales et sociales portent atteinte à notre santé et mettent en péril les systèmes de santé et d’assurance maladie, des propositions devront être faites dans toutes les politiques européennes de manière à garantir le droit fondamental à la santé.
Une réforme écologique de la PAC sera mise en avant avec comme exigence incontournable la souveraineté alimentaire globale et le développement de l’agriculture bio et des circuits courts de production.
À l’heure où les difficultés de pouvoir d’achat touchent les plus pauvres, la campagne devra trouver des réponses concrètes sur la question du mieux-vivre, de la place du travail, de son utilité sociale et du niveau des revenus.
Partout en Europe se développent des politiques de déréglementation des conditions et du temps de travail, des retraites, de l’assurance maladie, du salaire minimum et des services publics. Ces questions devront être défendues tout au long de la campagne européenne. Elle remettra en cause la « directive de la honte », symbole d’une Europe repliée sur elle-même.
Face à la montée des tensions dans le monde et sur le continent européen, la campagne s’opposera à tous les nationalismes tout en respectant la diversité culturelle.
Une politique européenne d’immigration et d’asile fondée sur le respect des droits humains. Ainsi une politique conséquente et cohérente de régularisation des personnes dites “sans-papiers” doit s’opposer à celle du “cas par cas” telle que pratiquée en France. Cette politique d’immigration et d’asile doit s’inscrire dans le cadre d’une stratégie de nouveaux rapports Nord-Sud.

Il s’agit de construire un nouvel espace politique comprenant les Verts et d’autres composantes se réclamant des trois urgences écologistes, sociales et démocratiques. La démarche du rassemblement de l’écologie devra intéresser et mobiliser les militants des grandes associations environnementales, les acteurs de l’Economie sociale et solidaire, les réseaux altermondialistes, les objecteurs de croissance, les militants des droits humains, les régionalistes, les acteurs de la solidarité Nord-Sud, les mouvements de consommateurs, et toutes les personnes sensibles aux trois urgences.

Pour réussir ce pari du rassemblement de l’écologie pour la campagne des Européennes, les Verts participeront au comité de campagne s’appuyant sur les comités locaux de campagne qui se mettront en place sur l’ensemble du territoire. Ces comités interviendront en liaison étroite avec leurs listes régionales. Par ailleurs, les élu-e-s des listes du rassemblement s’engagent à adhérer au Groupe des Verts au Parlement européen à l’exclusion de tout autre appartenance.

Les bases programmatiques adossées au Manifesto du Parti Vert européen seront élaborées par l’ensemble des participants du rassemblement et validées par le comité de campagne. Elles seront mises en débat dans les eurorégions et présentées lors d’une convention nationale des comités locaux de campagne.

Un appel, notamment aux intellectuels, chercheurs et scientifiques, artistes, sportifs syndicalistes... sera lancé afin de créer un comité de réflexion favorisant le travail théorique sur l’écologie politique et les outils de la reconversion écologique de la société.

Au-delà des échéances européennes, les Verts proposeront de continuer la réflexion et le travail afin de poursuivre cette dynamique nouvelle pour permettre une meilleure représentation de l’écologie politique en France, en trouvant des formes qui restent encore à inventer.

En conclusion, les Verts s’engagent à participer dans chaque grande circonscription européenne au rassemblement de l’écologie en vue des prochaines élections du Parlement européen.

Texte présenté par le Collège Exécutif, amendé puis voté à l’unanimité par le Cnir du 13 septembre 2008

Corinne Lepage a publié une tribune sur le site de RUE89. Elle y explique pourquoi elle ne sera pas du rassemblement des écologistes pour les européennes :

voir
(http://www.rue89.com/2008/09/15/pourquoi-je-ne-participerai-pas-a-l-alliance-verte-de-cohn-bendit)