Inauguration du Marché équitable de Noël (Déc.07)
Consommer autrement, même à Noël, faire du commerce équitablement, même en période de fête, c’est possible ! Nous avons inauguré le deuxième marché équitable de Noël à Grenoble, ce samedi vers Midi ( manifestation assez largement soutenue par la région) ...
"Un Baobab au Village"
Inauguration du 2ième marché équitable de Noël
De gauche à droite :
MO Novelli pour le C régional, C. Crifo pour le C général, G. Fiorazo pour la ville de Grenoble ainsi que Colette Fillion Nicollet.
C’est sous un rayon de soleil un peu inattendu , apprécié, que s’est officiellement ouvert en fin de matinée le deuxième marché équitable de Noël (où je représentais la région Rhône Alpes).
Ambiance bon enfant et forte présence de femmes élues *.
J’ ai écourté mon intervention , l’objectif n’étant pas de lasser l’auditoire, alors que la région intervenait la dernière ...
Mais la version initiale est cependant disponible un peu plus loin sur cette page !
La région Rhône Alpes a fortement soutenu cette manifestation, qui correspond à une nouvelle politique régionale mise en place en 2004 à la demande des écologistes.
La ville de Grenoble, à l’initiative de son adjointe (écologiste) Colette Fillion Nicollet, par ailleurs une de mes anciennes collègue de travail, développe comme le Conseil Régional une politique d’économie sociale et solidaire et de commerce équitable.
Les choses avancent, c’est bien.
J’ ai cependant une suggestion à faire : accompagner les objets vendus, destinés à devenir des cadeaux, de petites notices expliquant les caractéristiques équitables et environnementales des objets (ainsi, j’ ai acheté une écharpe composée de fils de soie recyclés de Saris indiens. C’est donc un objet à la fois solidaire, au"juste" prix, et écolo . Mais Cette information m’ a été donnée oralement). Il serait dommage que les destinataires n’aient pas l’information qui donne une valeur particulière au cadeau..
"Un Baobab au Village"
Inauguration du 2ième marché équitable de Noël
8 décembre 2007, 12 H 30-
Square Docteur Martin, Grenoble
Intervention de Marie-Odile NOVELLI
Vice-Présidente du Conseil régional déléguée au Logement,
à la politique de la Ville et aux Solidarités
Je vous prie d’excuser Jean-Philippe BAYON, vice-président délégué à la coopération décentralisée et au commerce équitable.
La Région Rhône-Alpes soutient avec plaisir cette initiative de marché équitable de noël pour plusieurs raisons :
D’abord parce que vient le temps des cadeaux de noël, que l’on manque parfois d’idées, et que ce marché est l’occasion de joindre l’agréable à l’utile...
Ensuite, parce que ce marché recherche l’exemplarité non seulement en terme d’équité sociale mais aussi en terme environnemental (avec un effort tout particulier sur l’architecture).
Enfin, et c’est sur ce point que je souhaite insister, il apporte des pistes de réponse à des inquiétudes majeures qui tenaillent nos concitoyens.
Ces inquiétudes tournent autour de la mondialisation, avec la crainte du chômage, de la perte de pouvoir d’achat, du changement climatique.
Nous assistons depuis quelques années à une montée en puissance de nouveaux pôles mondiaux et les résultats de notre commerce extérieur se détériorent constamment depuis 2004. Notre forme d’économie compétitive ne nous laisse guère le choix : il nous faut dominer ou être dominé.
Pour être compétitif, nous développons la vente d’ airbus, de rafales, de centrales nucléaires, deux secteurs à risque où nous avons acquis une suprématie indéniable.
Les pays dits « émergents » nous emboitent le pas, les pays pauvres sont également victimes de ces rivalités qui les déchirent en interne : ainsi le Darfour, où les élites dirigeantes (de Khartoum, qui concentrent les dividendes du pétrole) ont édifié une capitale économique avec des sièges d’entreprises, de grands hôtels, et des autoroutes, au détriment des populations agricoles de l’Ouest du pays. C’est une des causes de la violence guerrièredans ce pays.
L’ensemble de la Planète semble gagnée par ce redoutable processus de compétition, fort justement illustré par le slogan d’une association de solidarité internationale, dans ses documents de communication : « Tu mangeras quand tu seras compétitif ».
Ce processus compétitif est paradoxal parce qu’il n’a pas non plus de pitié pour les gagnants : le travail tend à devenir un combat contre d’autres, avec en arrière plan la peur de ne plus être productif, et d’être éjecté.
Comment sortir de cette logique de guerre économique ?
On peut essayer d’agir au plan international,voire planétaire, c’est ce qu’essaient de faire des institutions telles que l’ ONU, ou les gouvernements par le biais d’accords tels que le protocole de KYOTO. Ou encore, ce que fait l’ Union Européenne lorsqu’elle tend à imposer, avec la directive Reach, que l’innocuité d’un produit chimique soit prouvée avant sa commercialisation, ce qui a des effets sur l’ensemble de la Planète, parce que l’Europe est un producteur dominant sur ce marché.
Mais ce n’est pas suffisant. Le niveau institutionnel ne suffit pas. Pour être efficace, ce nouvel humanisme , également repectueux de la planète, doit se transcrire dans la vie quotidienne.
C’est bien ce qu’incarne ce marché équitable de noël :
- Parce qu’ il présente des produits fabriqués dans des conditions qui permettent aux producteurs de vivre décemment. Les choses progressent ! Il y a 10 ans, on ne trouvait que quelques objets artisanaux et du café, aujourd’hui se structurent de véritables filières avec une large gamme de produits : textile, alimentaire, bijoux
- Parce qu’ il promeut des activités bancaires fondées sur l’objectif de faire vivre une personne de son travail et pas seulement d’augmenter ses revenus
-Parce qu’ il promeut également le tourisme équitable qui permet précisément d’aller à la rencontre d’autres modes de vie, dans une relation plus authentique
- Enfin, Parce que, au plan environnemental et économique, il a recours au bois local plutôt que d’accentuer la déforestation de certains pays du sud , et réduit les émissions de CO2 par des transports plus courts
En conclusion, je souhaite insister sur deux points :
- Le facteur temps. Toutes ces transformations sociales prennent du temps.. Mais l’ Europe à mis du temps à se concrétiser, la république française a été longue à constituer. Aujourd’hui, la transformation de notre économie prendra du temps, et nous en sommes des acteurs...
- Ensuite , l’envie : nous ne convaincrons que si nous sommes capables de montrer les effets positifs du commerce équitable, les effets de la protection de l’environnement : par la qualité des produits, la qualité des relations tissées dans le tourisme équitable, par la qualité de l’accueil, par le respect de l’autre dans les relations internationales... Nous ne convaincrons que si nous donnons envie .. Alors, le désir de contribuer à changer notre avenir deviendra contagieux.
C’est ce que je nous souhaite !"
MO. N.
* Il y avait aussi Geneviève Fiorazo, députée de la circonscription, Adjointe au Maire, représentant Michel Destot, et Christine Crifo, Vice présidente du Conseil général .